LE CHENOY fête ses 15 ans! par Marc Vanel dans la DH du 24 novembre 2017

Le domaine du Chenoy est

probablement l’un des domaines

viticoles belges les

plus connus : son propriétaire

n’est autre que Philippe

Grafé, anciennement associé

à son frère dans les vins Grafé-

Lecocq, une maison de négoce

connue dans tous les

foyers wallons.

En 2000, alors qu’il aurait

dû entamer une retraite méritée,

Philippe Grafé décide de

se lancer dans la production

de vin non loin de Namur. En

2002, il acquiert la ferme du

Chenoy à Emines et plante au

printemps 2003 dix hectares

de cépages dits interspécifiques

ou hybrides, alors quasiment

inconnus en Belgique.

Ces cépages, souvent d’origine

allemande ou suisse, ont

été créés par greffes successives

dans des instituts de recherche,

mais il ne s’agit absolument

pas d’OGM.

Au contraire, leur qualité

première est de résister aux

maladies courantes de la vigne

qui se développent plus

facilement dans des climats

humides tels que le nôtre.

Cultiver en interspécifique

n’est pas cultiver bio mais

cela y ressemble furieusement.

Au fil des années et découvrant

un métier qu’il ne connaissait

pas, Philippe Grafé

fait ses expériences, parfois

moins heureuses, et produit

désormais une moyenne de

50.0000 bouteilles par an. Il

va surtout influencer une

nouvelle gén ération de viticulteurs

: le Château de Bioul,

Vin de Liège, la Ferme du Chapitre

et d’autres sont ses héritiers

directs, tout comme son

voisin du Ry d’Argent.

REPRISE

Mais les années passent,

l’homme songe à raccrocher.

Dans sa recherche d’un repreneur,

il rencontre Fabrice

Wuyts qui investit et qui devient

gérant du Chenoy,

même si Philippe Grafé continue

à mener le navire au quotidien

du navire.

En 2017, alors qu’il fête ses

80 printemps, notre viticulteur-

entrepreneur rencontre

enfin la perle rare et il faut

reconnaître qu’il a frappé

fort.

Originaire de Mouscron et

licencié de Gembloux, Jean-

Bernard Despatures s’est installé

en 1997 à Bordeaux et

fut notamment directeur

technique des Châteaux

Dutruch Grand Poujeaux et

Anthonic. Excusez du peu !

Souhaitant revenir en Belgique

pour offrir une

meilleure scolarité à ses enfants,

il rencontre Fabrice

Wuyts et Philippe Grafé qui le

séduit complètement, tant

l’homme que son projet.

Dès son arrivée, il entame

la certification bio du domaine

du Chenoy (qui ne sera

effective qu’en 2019). Une démarche

dont les prémices

étaient déjà posées depuis

des années et auxquelles il ne

manquait pas grand-chose

pour aboutir.

C’EST LA FÊTE !

L’expérience bordelaise de

Jean-Bernard va apporter une

vraie plus-value au Chenoy.

Les assemblages vont certainement

évoluer, d’autant

plus que le domaine va être

conseillé par l’oenologue français

Eric Boissonot qui travaille

pour plus de 180 propriétés

dont Latour, Lafite

Rotschild, Léoville Las Cases !

Quelle chance pour notre

pays microscopique sur la

scène mondiale du vin !

Dans le même esprit bordelais,

il ne serait pas étonnant

que les premières barriques

débarquent au domaine ! Du

changement en perspective

donc.

Pour fêter les 15 ans de son

achat et bientôt les 15 ans de

ses premières plantations,

Philippe Grafé a organisé un

week-end festif les 9 et 10 décembre

2017.

À cette occasion, un carton

de 6 vins rouges est offert à

l’achat de deux cartons de

rouge ! Une belle occasion de

vous convaincre de la qualité

de la production du Chenoy

et de découvrir sa fameuse

Butte aux Lièvres.

Marc Vanel

: Philippe Grafé et Jean-Bernard

Despatures, un tandem dynamique. ©MV

 

Les vins de Wallonie dans Le Figaro des 14 et 15 octobre

 

 

 

 

Le vin belge n’est pas la première

chose qui traverse l’esprit quand

on parle du plat pays. Les habitants

eux-mêmes semblent surpris, et rares

sont les restaurants à proposer une sélection

locale. « Produire du vin dans un

pays de bière n’est pas exempt de difficultés,

et demander aux Belges de le boire,

c’est encore une autre affaire »,

s’amuse le sommelier d’une table de

Namur. L’histoire du vignoble belge ne

manque pas de piquant.

Homme d’affaires, le baron Pierre

Rion en est à l’origine : « Un jour de

1990, je m’aperçus que ma cave possédait

des vins de tous les pays, sauf du

mien. L’après-midi même, je suis parti

avec ma femme en voiture acheter cent

pieds de vigne chez un pépiniériste au

Luxembourg, puisqu’en Belgique on n’en

trouvait pas. C’est comme ça que j’ai

planté ma vigne. » Le premier hectare

d’un ensemble de 20 ha auquel Pierre

Rion, aujourd’hui président de l’Association

des vins de Wallonie, donna le

nom de domaine de Mellemont. « On

me prenait pour un fou, poursuit-il, car,

depuis le XVe siècle, on ne produisait

quasiment plus de vin en Belgique, puis,

de récolte en récolte, on a moins ri… »

D’autres initiatives ont vu le jour sur

tout le territoire. Environ 250 ha de vignes

(dont 150 ha en Wallonie), dominées

par le chardonnay, ont produit plus

de 1 million de bouteilles en 2015, essentiellement

du vin mousseux méthode

traditionnelle. Le reste se partage en vin

blanc (30 %) et en vin rouge (10 %).

« J’ai glissé, lors d’une dégustation à

l’aveugle en France, un vin belge entre

deux bourgognes et deux mâconnais, ra-

conte Jean-Jacques Herremans, chef de

culture au vignoble de l’abbaye de Villers,

et le vin belge est arrivé deuxième. »

Un excellent sol calcaire, le réchauffement

de la Belgique et un savoir-faire

acquis dans les écoles d’oenologie du

voisin gaulois favorisent cette renaissance.

À en croire Pierre Rion, les Français

n’y seraient pas indifférents :

« Nous avons du calcaire, nous sommes à

peu près à la même latitude que la Champagne

; du coup, certaines maisons

champenoises se disent : “Pourquoi ne

pas planter chez les Belges ?” » Le ministre

wallon de l’Agriculture, René

Collin, qui est aussi celui du Tourisme, a

flairé l’aubaine et a décidé cet automne

de créer une première route du vin (1):

trente haltes, vignerons et cavistes, répartis

en Wallonie. À l’échelle de ce petit

pays que l’on ne met jamais plus de

trois heures à traverser, les rares

vignobles se nichent parfois dans des

endroits inattendus. Découverte en

trois étapes.

50 000 bouteilles

au château de Bioul

Dans la riante vallée de la Meuse,

l’étonnant château de Bioul, architecture

éclectique au coeur du village éponyme,

est dans une même famille de riches

entrepreneurs depuis plus de cinq

générations. En 2009, Vanessa Wyckmans

a planté une vigne (d’aujourd’hui

10 ha), dont une partie sur le parc anglais

de l’élégante demeure : « Je voulais

faire un vin du Nord, à l’acidité importante,

dont l’identité ressemble à notre

terre, mélange de cailloux et de

feuilles… » Des cépages ultrarésistants

ont été importés de Suisse et d’Autriche.

Le vignoble, qui produit chaque

année près de 50 000 bouteilles, en majorité

du rosé et du blanc (de 12 € à

18,50 €), est considéré comme l’un des

plus intéressants du royaume. On déguste

dans les anciennes écuries, transformées

en chai.

1, place Vaxelaire, Bioul.

Tél. : + 32 71 79 99 43.

www.chateaudebioul.be

Abbaye de Villers, une production

asssurée par des bénévoles

Ruines colossales, escaliers esseulés…

l’abbaye de Villers, au nord de Namur,

est un Jumièges belge que Victor

Hugo décrit dans Les Misérables. Le

clos où l’abbé cultivait sa vigne a été

restauré. 1 000 pieds y ont été plantés,

dont 200 de blanc (monocépage à

base de phoenix) et 800 de rouge

(monocépage à base de régent). La

production, assurée par des bénévoles,

est encore trop faible pour être

commercialisée, mais on goûte au

précieux breuvage lors des visites

guidées de l’abbaye, fleuron du patrimoine

belge.

55, rue de l’Abbaye, Villers-la-Ville.

Tél. : + 32 71 88 09 80. www.villers.be

Domaine des Agaises,

des cuvées primées

Des bâtiments contemporains de verre

et d’acier coiffent un joli coteau plein

sud, près de Mons. De vastes étendues

colorent l’horizon, découpées en rectangle

de culture. En une vague verte,

les vignes moutonnent sur un sol où affleure

le calcaire comme une écume.

C’est le domaine des Agaises, le plus

abouti. Pierre Leroy, un des plus importants

négociants de vins en Belgique,

associé au Champenois Thierry

Gobillard, ont en 2001 planté 29 ha

(85 % de chardonnay et 25 % de pinots

noir et meunier). La totalité de la production

(200 000 bouteilles), les cuvées

Ruffus, plusieurs fois primées, est vendue

avant même sa commercialisation

(14 €).

1, chemin d’Harmignies,

Hauchin. Tél. : + 32 497 88 53 10.

www.ruffus.be ■

(1) La route des vins et spiritueux

de Wallonie (au départ de Namur).

voiture indispensable,

itinéraire à télécharger sur

walloniebelgiquetourisme.fr

COUP DE COEUR

CHÂTEAU LE BOSCQ 2012,

SAINT-ESTÈPHE, CRU

BOURGEOIS MÉDOC ROUGE

Fondée en 1840, présidée

par Patrick Jestin, l’entreprise

Dourthe exploite aujourd’hui

plus de 500 hectares de vigne

à Bordeaux, déployant son

savoir-faire sur des territoires

et appellations aussi divers que

haut-médoc, pessac-léognan,

saint-émilion, ou cadillac-côtesde-

bordeaux. En développant ses

implantations et son implication

dans le vignoble, elle s’est centrée

sur la qualité et l’innovation. Tous

ses vignobles sont dirigés

par Frédéric Bonnafous, à l’instar

de celui du Château Le Boscq, une

propriété de 18 hectares dont la

demeure fut construite en 1891.

La gabare qui trône au sommet

de l’étiquette du vin symbolise

d’une part la propriété et sa

proximité avec l’estuaire de la

Gironde, mais aussi la nomination

« bourgeois » de son cru en 1932,

époque à laquelle son vin était

transporté en barriques

sur ce fameux bateau.

Dans le très joli 2012, ample,

suave, plein et rond, se fondent

harmonieusement gras,

onctuosité, tanins fins et vivacité

qui rebondit en finale, fraîche

et fruitée. VALÉRIE FAUST

28 € chez les cavistes

ou sur www.lacavedourthe.com

» Accord mets-vin : que boire

avec un boeuf bourguignon ?

www.lefigaro.fr/vin

+@  SUR LE WEB

Le vin belge n’est pas la première

chose qui traverse l’esprit quand

on parle du plat pays. Les habitants

eux-mêmes semblent surpris, et rares

sont les restaurants à proposer une sélection

locale. « Produire du vin dans un

pays de bière n’est pas exempt de difficultés,

et demander aux Belges de le boire,

c’est encore une autre affaire »,

s’amuse le sommelier d’une table de

Namur. L’histoire du vignoble belge ne

manque pas de piquant.

Homme d’affaires, le baron Pierre

Rion en est à l’origine : « Un jour de

1990, je m’aperçus que ma cave possédait

des vins de tous les pays, sauf du

mien. L’après-midi même, je suis parti

avec ma femme en voiture acheter cent

pieds de vigne chez un pépiniériste au

Luxembourg, puisqu’en Belgique on n’en

trouvait pas. C’est comme ça que j’ai

planté ma vigne. » Le premier hectare

d’un ensemble de 20 ha auquel Pierre

Rion, aujourd’hui président de l’Association

des vins de Wallonie, donna le

nom de domaine de Mellemont. « On

me prenait pour un fou, poursuit-il, car,

depuis le XVe siècle, on ne produisait

quasiment plus de vin en Belgique, puis,

de récolte en récolte, on a moins ri… »

D’autres initiatives ont vu le jour sur

tout le territoire. Environ 250 ha de vignes

(dont 150 ha en Wallonie), dominées

par le chardonnay, ont produit plus

de 1 million de bouteilles en 2015, essentiellement

du vin mousseux méthode

traditionnelle. Le reste se partage en vin

blanc (30 %) et en vin rouge (10 %).

« J’ai glissé, lors d’une dégustation à

l’aveugle en France, un vin belge entre

deux bourgognes et deux mâconnais, ra-

PHILIPPE VIGUIÉ-DESPLACES

pviguiedesplaces@lefigaro.fr

ENVOYÉ SPÉCIAL EN WALLONIE

OÙ DORMIR ?

Dream Hôtel, au coeur

de la jpetite ville de Mons.

Installé dans une ancienne

église, ce quatre-étoiles

dispose d’un spa, à partir

de 94 euros : 17, rue de

la Grande-Triperie.

Tél. : + 32 65 32 97 20.

www.hoteldream.be

The Royal Snail, à Namur,

un boutique hôtel de luxe,

design, en bordure de la Meuse,

avec un spa et une très bonne

table, autour de 150 euros :

23, avenue de la Plante.

Tél. : + 32 81 57 00 23.

www.theroyalsnail.com

AGENDA

Festival des Vins de Wallonie,

au Charleroi Espace Meeting

Européen, à Charleroi,

les 18 et 19 novembre,

entrée: 5 euros.

www.vinsetgourmandisesde

wallonie.be

+Carnet de route

 

Le château de

Bioul et sa vigne.

FABRICE DEBATTY

Meilleurs vins belges 2017 selon le VVS, par Marc Vanel

 

Trente-huit médailles ont été décernées le 20 septembre dernier par le jury du concours des Meilleurs vins belges organisé par l’Association des Sommeliers flamands. Le palmarès.

Organisée depuis 2005 par l’Association des Sommeliers flamands (Vereniging Vlaamse Sommeliers), une compétition couronne chaque année les « Meilleurs vins belges » (Beste Belgische Wijnen). Les résultats 2017 ont été proclamés le 20 septembre dernier à l’école hôtelière Ter Groene Poort à Bruges à l’issue du concours.

Réservé aux vins commercialisés provenant d’une production de 300 litres minimum, le concours est ouvert à l’ensemble des producteurs belges, mais les échantillons présentés proviennent surtout du nord du pays, les Wallons ne semblant pas apprécier la portée d’un tel concours. Chaque bouteille présentée faisait l’objet d’un droit d’inscription de 25 euros, ce qui est loin d’être prohibitif pour ce genre d’organisation.

Tous les vins primés peuvent désormais porter le macaron délivré par la VVS et recevront un diplôme le dimanche 22 octobre 2017 lors du prochain salon Megavino au Heysel, la cérémonie est ouverte au public du salon.

Voici déjà le palmarès réparti en médailles d’or et d’argent, par région de production et par ordre alphabétique.

 

 

Dégustations, déambulations, découvertes… dans le monde du vin, de la bière et des spiriteux

WALLONIE – 12 MÉDAILLES pour 5 domaines

MÉDAILLES D’OR (9):

  • Vignoble des Agaises : Ruffus brut 2015 et Ruffus brut sauvage 2015, vin mousseux de qualité
  • Château Bon Baron: Pinot noir 2015, La Grande 2014 et Pinot noir Trésor 2013, AOC Côtes de Sambre et Meuse
  • Domaine du Chant d’Eole: Brut blanc de blancs 2015 et Brut rosé 2015,  vin mousseux de qualité
  • Vin de Liège: Ô de craie 2016 et Contrepoint 2015, AOC Côtes de Sambre et Meuse

MÉDAILLES D’ARGENT (3):

  • Château Bon Baron: Pinot blanc 2015 et Pinot noir Trésor 2014, AOC Côtes de Sambre et Meuse
  • Clos Les Ramiers: Rosé 2015, sans appellation.

 

FLANDRES – 26 MÉDAILLES pour 13 domaines

MÉDAILLES D’OR (15):

  • Wijndomein Aldeneyck: Chardonnay Heerenlaak 2016, Chardonnay Heerenlaak Brut 2014, Pinot blanc 2016 et Pinot gris 2016, Maasvallei
  • Entre-deux-Monts : Pinot 2016 et Wiscoutre 2015, Heuvelland
  • Wijnkasteel Genoels-Elderen: Zilveren Parel Brut 2011 et  Zwarte Parel Brut 2013, Haspengouw
  • Wijnkasteel Haksberg: Virido 2016
  • Wijndomein Hoenshof: Cuvée d’Amour 2015
  • Wijndomein Kitsberg: Pinot Blanc Cuvée V 2016
  • Kluisberg: Pinot blanc 2016 et Pinot gris 2016, Hageland
  • Wijngoed Monteberg: Mousserend 14+15, Vlaamse mousserende kwaliteitswijn
  • Schorpion: Zwart brut 2013, Vlaamse mousserende kwaliteitswijn

MÉDAILLES D’ARGENT (11):

  • Wijndomein Aldeneyck: Pinot noir 2015, Maasvallei
  • Chardonnay Meerdael: Chardonnay Meerdael Brut 2015, Vlaamse mousserende kwaliteitswijn
  • Entre-deux-Monts : Pinot noir 2016, Heuvelland
  • Wijnkasteel Genoels-Elderen: Chardonnay blauw 2015, Haspengouw
  • Wijndomein Gloire de Duras: Chardonnay-Auxerrois 2016
  • Wijndomein Hoenshof: Pinot gris barrique 2014 et Cuvée Vivendum 2015
  • Wijndomein Kitsberg: Chardonnay krachtig 2016 et Pinot gris 2016
  • Wijndomein Thilesna: Auxerrois 2016
  • Wijndomein Waes: Waes Wit 2016

 

L’ « Essentielle Vino 15 » annonce dans ses News les périodes de vendanges…

Voulez-vous vendanger en Wallonie ?

Plus précoces que l’année dernière, les vendanges ont démarré un peu partout en Europe,

mais aussi en Wallonie. Même si les surfaces de vignes chez nous ne sont pas toujours

très grandes, certains vignerons utilisent des vendangeuses mécaniques (comme les

Agaises – 20 ha ou Ry d’Argent – 6ha), mais d’autres coupent tout à la main et manquent

de main-d’oeuvre . Si vous vous sentez l’âme d’un vendangeur (bénévole), plusieurs domaines

vous attendent :

– Du 10/9 au 15/10, la coopérative à finalité sociale Vin de Lège recrute des vendangeurs,

mais pour en être, vous devez vous inscrire via l’adresse vendanges@vindeliege.be . Vous

serez tenus au courant une semaine à l’avance par retour de mail. La journée se déroule de

7 à 16h ! Le domaine recrute aussi des bénévoles pour servir le casse-croûte…

– A la Bruyère, non loin de Namur, le domaine du Chenoy de Philippe Grafé vendangera lui

aussi de mi-septembre à mi-octobre et accueille tous les volontaires qui se seront inscrits

sur la liste d’attente à l’adresse info@domaine-du-chenoy.com

– Le Château de Bioul récoltera à partir du 18/9, et ce jusqu’à la mi-octobre. Une dizaine de

jours environ selon la météo, ou plutôt de grosses demi-journées, car cela ne se passe que

de 8h30 à 13h. Infos et inscriptions: info.vignoble@chateaudebioul.be.

– Le 23 septembre se dérouleront au Domaine du Chant d’Eole (Quévy-le-Grand) les

“Vendanges de l’Espoir”: deux groupes de vendangeurs sont organisés (matin et apm), mais

l’opération est payante (10€/pers) car le but est ici de récolter des fonds pour aider deux

associations en faveur des enfants. La journée se clôture par un concert.

Infos : www.chantdeole.be

– Vers le 25/9, le Château de Bousval recrute une douzaine de vendangeurs pendant une

ou deux journées. Les quantités ne sont pas annoncées énormes, mais de qualité. Infos :

info@chateaudebousval.be

– De mi-septembre à fin octobre, en fonction de la météo et de la maturité de ses cépages,

la Ferme du Chapitre accueille toutes les bonnes volontés pour ses deux parcelles.

Inscription via lafermeduchapitre@gmail.com ou www.chapitre.vin

– En principe, les vendanges à La Mazelle (Beaumont) auront lieu le week-end des

30 septembre et 1er octobre. Les modalités détaillées seront prochainement publiées sur le

site internet, mais théoriquement, cela démarre les deux jours à 10h, avec un sécateur et de

bonnes chaussures pour tenir la pente. Chaque jour est réservé à l’un des deux cépages.

Domaine W, les pionniers de la méthode champenoise bio… in La Libre Belgique et la DH

 

Saintes, Le Domaine W pourrait être le premier vignoble belge à produire du mousseux bio en cépages traditionnels champenois.

Lorsque l’on évoque la viticulture avec des œnologues avertis, le regard est inévitablement tourné vers les robes ensoleillées des cépages du sud de la France, de l’Italie ou des pays du nouveau monde comme le Chili ou l’Argentine. Mais c’est vite oublié que la Belgique aussi possède ses propres viticulteurs.

Et certains sortent particulièrement bien leur épingle du jeu. Notamment le vignoble des Agaises, à Estinnes (Hainaut) dont le Ruffus est devenu un véritable fer de lance du vin belge, concurrençant même chez nous les plus traditionnels champagnes.

Malgré un climat peu propice à la viticulture, certains se sont aussi lancés en Brabant wallon. On pense notamment au domaine de Mellemont, à Perwez, ou le vignoble du Bois des Dames, à La Hulpe.

Plus récemment, c’est Sophie Wautier qui s’est lancée dans l’aventure au sein de sa ferme familiale, installée dans la campagne saintoise, à Tubize. Et qui a pour objectif de devenir le premier producteur de méthode champenoise certifié biodynamique.

Une reconversion réussie pour Sophie Wautier

Une chose quasi inimaginable, il y a cinq ans, pour la jeune trentenaire, alors psychothérapeute pour adultes autistes du côté de Tournai. Sa vie a basculé le jour où elle a suivi son époux, envoyé par sa société en mission en Autriche pour une durée de cinq ans. « L’idée de faire du vin était présente chez nous depuis quelque temps déjà« , précise la Saintoise. « En arrivant en Autriche, on s’est posé la question de savoir ce qu’on voulait comme projet de vie. Que faire pour lui donner du sens tout en œuvrant en faveur de l’environnement, de la Terre ? »

Sophie et son compagnon ont alors acheté une parcelle de 20 ares en Autriche et planté 600 pieds de Grüner Veltliner. « On voulait voir si la viticulture nous plairait », poursuit Sophie Wautier. « Et comme l’Autriche est le berceau de la biodynamie, on a été plongé dedans. On a vu qu’on était capable de le faire et, surtout, qu’on aimait le faire. Ce n’est certes pas facile tous les jours. Il y a du stress et de l’incertitude mais, au final, je me retrouve pleinement dans ma nouvelle vie. »

A son retour en Belgique, Sophie a eu l’occasion de reprendre une partie de l’exploitation familiale. Et elle y a planté près de 12 000 pieds de vignes dans ce vignoble baptisé Domaine W. D’autres seront plantés l’an prochain de manière à avoir, à terme, 3,8 hectares de vignes et 200 arbustes fruitiers, pour favoriser la biodiversité et protéger les vignes des grands vents. « On pourrait très bien monter à 20 hectares de vignes mais on n’en a pas envie. Notre objectif, c’est de proposer un vin mousseux bio de qualité, pas de faire de la quantité. On veut aussi offrir aux gens la possibilité de déguster un vin sans pesticides. »

Les premières grappes de raisin sont attendues pour 2018. « A peine de quoi faire quelques bouteilles », tempère Sophie Wautier. « Il faudra attendre 2019 pour avoir des bonnes vendanges. Puis 2021 avant de pouvoir commercialiser les premières bouteilles. »

D’ici là, Sophie devrait avoir obtenu la certification bio pour son vignoble qui en est déjà à sa deuxième année de conversion. Lequel deviendrait l’un des premiers vignobles belges produisant de la méthode traditionnelle bio à base des cépages champenois (Chardonnay, Pinot noir et Pinot meunier).

 

Infos : www.domaine-w.be

Natelhoff Yannick

Wallonie: on prépare déjà les vendanges….Vers l’Avenir, 29 août 2017

 

Les vendanges débuteront sans doute avec deux semaines d’avance. Un travail mécanisé, à quelques exceptions près….

par A.Wolwertz

 

C’est déjà le branlebas

de

combat dans la petite

trentaine de vignobles

que compte la Wallonie. Cette

année, les vendanges devraient

en effet débuter avec quelque

deux semaines d’avance en raison

de conditions climatiques

particulièrement favorables à

la vigne (voir cadrée).

« Et des vendanges, ce n’est pas

de l’improvisation, indique

Henri Larsille, secrétaire de

l’Association des Vignerons de

Wallonie. Quand on décide que

c’est le moment, cela doit se faire

tout de suite. Car trois jours de soleil

en plus suffisent à augmenter

le taux de sucre du raisin. » Et

donc au final d’avoir un vin

autre que celui espéré.

À l’inverse, en cette période

(septembreoctobre),

la Wallonie

n’est pas à l’abri d’un

brouillard givrant ou d’un

coup de gel inopiné, note Cyril

Jonot. Le Champenois, qui apporte

son expertise au domaine

du Chant d’Éole à Quévy (près

de Mons) a d’ailleurs déjà programmé

les vendanges des 10

hectares des cépages traditionnels

de Chardonnay, Pinot noir

et Pinot blanc le 23 septembre.

Il s’agira en réalité d’une “ prévendange

” : une journée durant

laquelle des amateurs de

vin viendront cueillir le raisin

à la main, pour le plaisir et la

bonne cause. Les bénéfices de

cette opération “Les vendanges

de l’espoir” (10 € la participation)

profite aux enfants malades.

« Mais pour le reste, les vendanges

se font de manière mécanisée,

dit Cyril Jonot. C’est plus confortable

et efficace. » À l’exception

de quelques petits domaines où

des bénévoles passionnés effectuent

encore les vendanges manuellement,

cette mécanisation

est d’ailleurs la norme en

Wallonie.

« Il y a aussi les cas du crémant

de Wallonie, avec des critères plus

stricts qui imposent des vendanges

manuelles pour avoir l’appellation

», précise cependant Henri

Larsille, qui se souvient encore

des premières vendanges au vignoble

des Agaises (près de Binche),

producteur du réputé Ruffus,

durant lesquelles

s’activaient 200 à 250 bénévoles

pour cueillir les grappes à la

main.

« Cela se terminait en grande

fête, se souvientil.

Mais gérer

l’intendance pour autant de bénévoles

est compliqué et demande

une grosse organisation. » Dès

lors, et même si cela enlève

sans doute un peu de poésie au

vin, c’est désormais avec des

vendangeuses mécaniques que

les raisins wallons prendront

prochainement la direction des

pressoirs

Vignobles portes ouvertes les 17 et 18 juin dans la DH du 11juin, par Marc Vanel

Les 17 et 18 juin prochains, les vignobles

wallons vous ouvrent leurs portes;

douze adresses à découvrir

ALe vignoble wallon ne date pas

d’hier, il connut même son apogée

au XVe siècle dans la vallée de

la Meuse. À l’époque, chaque village

de Dinant à Liège comptait

son vignoble, chaque coteau

bien exposé était planté de vignes,

et le vin était surtout consommé

sur place.

Confrontée aux rudes conditions

climatiques, à l’urbanisation

croissante des campagnes

ou à la concurrence de la bière,

l’activité s’éteint au début du

XIXe siècle, même si certains perpétuent

la tradition jusqu’à la Seconde

Guerremondiale.

Relancé à Huy dans les années

60, la viticulture attire des dizaines

de passionnés qui font quelques

bouteilles le plus souvent

pour leur consommation personnelle.

En 2003, Raymond Leroy au

domaine des Agaises à Haulchin

près de Binche et Philippe Grafé

au domaine du Chenoy à Namur

plantent à plus large échelle et

professionnalisent l’activité inspirant

quelques jeunes (etmoins

jeunes) dans la foulée.

Aujourd’hui, on dénombre

une bonne centaine de vignobles

en Wallonie, dont une bonne

vingtaine de vrais professionnels,

c’est-à-dire vendant leur production

dans le commerce. La production

annuelle totale est de

l’ordre de 700.000 bouteilles.

À l’initiative de l’APAQ-W,

douze d’entre eux ouvriront leur

chai au public le week-end prochain,

tout comme une trentaine

de brasseries.

LA PASSION DU VIN

Même si l’on peut regretter l’absence

de quelques grands acteurs

(Mellemont, Bioul, Domaine

des Marnières notamment),

les principaux domaines

ont répondu présent à l’invitation

de l’APAQ-W.

Le plus important producteur

tout d’abord, le Vignoble des

Agaises (Haulchin), réputé pour

sa célèbre cuvée Ruffus qui est

probablement le vin wallon le

plus connu. Ses bulles s’arrachent

deux ans avant leur mise

en commerce ! De nouvelles

plantations sont en cours; ce sera

bientôt le plus grand vignoble de

Belgique.

À quelques kilomètres de là,

sur le même terroir à Quévy-le-

Grand, le Domaine du Chant

d’Eole est exploité par Filip Remue,

un Belge émigré en Champagne,

en association avecM. Ewbank

deWespin, propriétaire terrien

et agriculteur. Le résultat : de

belles bulles en blanc et en rosé

que l’on peut découvrir dans un

chai équipé du matériel dernier

cri. Un must.

Également dans le Hainaut,

mais plus modestes, quatre

autres vignobles très différents.

Le Clos LoJerAu (du nomdes trois

enfants de Jean-Philippe Vanstals)

à Flobecq où pousse… de la

Syrah, cépage du Rhône par excellence

! Une curiosité.

La Ferme bleue ensuite, un petit

vignoble quasi familial qui

produit un blanc qui vaut le détour.

À Beaumont, non loin de la

frontière française, le Domaine

de La Mazelle vous ravira par son

paysage impressionnant et son

Pinot noir tout en finesse.

DANS LE NAMUROIS, deux voisins

à visiter dans la foulée l’un de

l’autre. Le vignoble du Chenoy à

Emines, qui fait figure de pionnier

dans le domaine des cépages

interspécifiques et le Domaine

du Ry d’Argent à 500 mètres de

là. Jean-François Baele y développe

depuis une dizaine d’années

une véritable entreprise viticole

offrant ses services à

d’autres vignerons (pour les vendanges

ou pour l’élaboration de

leurs vins effervescents).

Plus proche de nous, adossé à

l’abbaye de Villers, le petit clos de

Villers-la-Vigne est animé depuis

25 ans par une équipe enthousiaste

de bénévoles. En plus, le

Regent, élaboré par Christophe

Waterkeyn en macération carbonique,

est proche de la perfection

! Et je pèse mes mots.

En province de Liège, un vignoble

qui vaut le détour à lui

seul. Située à Heure-le-Romain, la

coopérative Vin de Liège est la

preuve vivante du potentiel du

vignoble wallon, tant en qualité

que du point de vue économique.

Ce week-end sera pour la

coopérative l’occasion de présenter

son premier vin rouge.

Enfin, dernier détour par Torgny,

village le plus au sud de la

Belgique, pour découvrir le Poirier

du Loup, le seul vignoble

communal qui décline sa

gamme en bulles, blanc, rouge et

vin de paille. De belles curiosités

à savourer, avec modération,

bien sûr.

Marc Vanel

Toutes les adresses se trouvent sur

le site vigneronsdewallonie.be

Dur, dur le gel

 

 

Estinnes : les vendanges du Vignoble des Agaises sont compromises par le gel
LALIEU GRÉGOIRE Publié le lundi 08 mai 2017 à 21h38 – Mis à jour le lundi 08 mai 2017 à 21h42

Pertes importantes dues au froid. Du jamais-vu au Vignoble des Agaises

 » Il n’y a plus de saisons. » Voilà le genre de lieu commun qui a pu alimenter les discussions durant le mois d’avril, le thermomètre jouant au yo-yo entre douceur printanière et offensives hivernales.

Pour le Vignoble des Agaises à Haulchin, ces caprices climatiques dépassent les discussions de comptoir et annoncent des conséquences catastrophiques.  » Ce que nous avons connu cette année est assez exceptionnel, témoigne Arnaud Leroy du Vignoble des Agaises. Il a fait très bon au mois de mars, si bien que les vignes et, de manière générale, tous les arbres fruitiers, se sont réveillés plus tôt. Mais, vers la mi-avril, nous avons essuyé une vague de froid, le thermomètre chutant jusqu’à -5° durant plusieurs nuits. Avec la combinaison de ces deux facteurs, les bourgeons ont été brûlés par le gel. Ce qui compromet la vendange cette année. « 

Ce n’est pourtant pas la première fois que le vignoble est confronté au gel. L’an dernier déjà, le thermomètre avait chuté à la même période, moment critique. Deux hectares sur les dix-huit en production en avaient fait les frais. Mais, cette année, les dégâts sont beaucoup plus importants.

 » En général, le thermomètre passe à -1 ou -2°, poursuit Arnaud Leroy. Plus exposé, c’est le bas du coteau qui est touché. Et nous perdons dans ces cas-là entre 5 et 10 % de la récolte. Cette année, l’entièreté du vignoble est atteinte. Il n’y a plus rien à certains endroits. C’est impressionnant. « 

Alors que le Ruffus a récolté les médailles d’or l’an dernier, la vendange s’annonce difficile à Haulchin pour 2017.  » C’est la première fois que le gel cause autant de dégâts. Nous sommes entre 50 et 75 % de pertes. Quoi qu’il arrive, nous réaliserons une petite vendange cette année. Il faut attendre deux ans avant que le raisin récolté arrive dans les bouteilles sur le marché. Si nous en avons trop peu cette année, nous reporterons la production à 2020. Si nous en avons assez pour notre millésime, il y aura sans doute une petite adaptation dans les prix pour couvrir les pertes et les différents frais. « 

Notons que les ravages du gel ne sont pas cantonnés à Estinnes. Ailleurs en Belgique et chez nos voisins français, la situation est catastrophique.

 

Des éoliennes pour réchauffer les vignes

Pour protéger les vignes du gel, il n’y a hélas, pas de solution miracle. Certains procédés sont coûteux et ne garantissent pas une efficacité totale. C’est le cas des chaufferettes à placer tout au long des vignes. Elles permettent de gagner un ou deux degrés. Mais il en faut près de 2.000 par hectares. Elles nécessitent donc beaucoup d’argent et de personnel. Impensable à Haulchin. Seuls quelques grands crus se le permettent.

Autre solution inadaptée au Vignoble des Agaises, l’irrigation. « Il faut asperger les vignes d’eau », explique Arnaud Leroy. « En gelant, l’eau va former des stalactites qui vont protéger les bourgeons. C’est aussi très coûteux et nous n’avons pas de réserves d’eau suffisantes. »

Cette année , le Vignoble des Agaises avait testé un produit naturel qui permet de stimuler les vignes pour qu’elles concentrent un maximum de sucre. Efficace pour les basses températures. Inutile si le thermomètre affiche -5°.

Reste les grands moyens. « Certains font survoler un hélicoptère au-dessus des vignes. L’air déployé par le mouvement des palmes réchauffe les vignes, comme un sèche-cheveux. Mais on ne peut pas faire voler un hélicoptère n’importe quand. Et c’est durant la nuit que les températures sont les plus basses. »

L’alternative, assez proche de l’hélico, repose sur les éoliennes. « C’est une solution que nous étudions. Des éoliennes, électriques et chauffantes, sont disposées horizontalement, au-dessus des vignes. Chaque éolienne peut protéger jusqu’à un ou deux hectares. Nous envisageons cette solution pour le bas du coteau. »

De fait, à Estinnes, on s’y connaît en éoliennes…

 

Le Ruffus fait peau neuve

Si 2016 avait déjà vu les vignes souffrir du gel, si 2017 annonce une récolte en berne, 2015 fut, au contraire, une excellente année. De quoi se consoler après la lecture de ces tristes nouvelles. Les premières bouteilles de ce millésime arrivent sur le marché.

L’œil aguerri remarquera que le Ruffus fait peau neuve. Après douze ans de bons et loyaux services, la vieille étiqueteuse du Vignoble des Agaises a cédé la place à une machine plus performante. Les Leroy ont profité de l’occasion pour modifier l’habillage des bouteilles. Le bleu traditionnel du Ruffus a disparu au profit d’un noir élégant. Le masque du Gille de Binche s’est envolé. Mais l’esprit du carnaval est bel et bien là avec les lions héraldiques qui rappellent le costume du Gille. Ils sont ici déclinés aux couleurs nationales. Sur la contre-étiquette, on retrouve le lion des Flandres, le lion de Brabant et le coq wallon.

Le Ruffus est bien un breuvage 100 % belge. L’étiquette annonce la couleur. « Fiers de ce que nous produisons en Belgique », communique le Vignoble. Il y a de quoi !

Lalieu Grégoire