Six humoristes belges et six suisses débarquent dans les vignobles de Wallonie pour trois journées les 30 juin, 1er et 2 juillet 2022. Demandez le programme.
Représentant une douzaine d’artistes reconnus en Suisse romande, l’agence ACP a mis sur pied des petits événements durant l’été 2020 et remet le couvert cette année, en élargissant son champ d’action à la Belgique.
L’objectif : réunir un nombre limité de personnes en extérieur dans les plus beaux domaines viticoles de Wallonie avec des artistes issus des deux pays. Trois heures environ sur place, dont 40 à 45 minutes de spectacle (deux artistes par lieu et trois jours chacun) et la possibilité, selon les forfaits proposés, de se restaurer et de déguster les vins du domaine. Le domaine de Ronchinne propose même un forfait complet avec spa, nuit d’hôtel et petit-déjeuner.
Côté belge, Bruno Coppens, Freddy Tougaux et Sum se plient à l’exercice au Château Bon Baron, chez Ruffus, au Domaine de Ronchinne ou au Domaine Val Notre-Dame (Naxhelet).
Côté suisse, Blake Eduardo, Sandrine Viglino et Pierre Aucaigne leur donneront la réplique. Plus habitués des grandes scènes que des sécateurs, ils partageront humour, culture et amour des bons produits. Ça va daller…
Produire ou vendre des boissons alcoolisées s’accompagne souvent de questions sur les accises dont le montant varie selon les États membres de l’UE malgré la libre circulation des marchandises. Tour d’horizon.
Les droits d’accise (DA) constituent des impôts indirects frappant la consommation ou l’utilisation de certaines catégories de produits définis par la Directive 2008/118/CE du Conseil européen du 16 décembre 2008 : les huiles minérales, les tabacs manufacturés et les boissons alcoolisées. Que ceux-ci soient fabriqués à l’intérieur du pays, qu’ils proviennent d’un Etat membre de l’Union européenne ou qu’ils soient importés d’un pays tiers.
La catégorie des boissons alcoolisées comprend les sous-catégories “bière”, “vin”, “boissons fermentées autres que la bière et que le vin” (le cidre par exemple) ainsi que les produits intermédiaires (les vins enrichis en alcool, vins doux, etc.) et “alcool éthylique”, c’est-à-dire les boissons spiritueuses.
Ce droit d’accise varie en fonction des types de boissons et selon le degré d’alcool de celles-ci, elle est due soit au moment de la production de ces produits, soit au moment de leur importation.
Cette Directive a été transposée en droit belge et publiée au Moniteur sous le nom de “Loi du 22 décembre 2009 relative au régime général d’accise”. Elle est entrée en vigueur le 1er avril 2010.
Il ne s’agit pas de la première réglementation en la matière, les premiers textes remontent aux années 1930. La dernière mise à jour des taux d’accises date de 2015 et si le Gouvernement fédéral misait alors sur des rentrées fiscales supplémentaires, c’est plutôt l’effet contraire qui s’est produit avec des rentrées supplémentaires bien en-deçà de celles espérées, sans parler de la baisse des recettes de la TVA qui s’ajoute aux accises. En 2020, lors d’une interview publiée sur le site de la Fédération de l’industrie alimentaire belge, le directeur de Vinum&Spiritus estimait même que le Gouvernement avait perdu quelque 126 millions d’euros en 4 ans.
Cette diminution de recettes ne signifie pas pour autant que le Belge consomme moins d’alcool, mais qu’il a reporté ses achats sur les pays transfrontaliers.
En mai 2021, toujours sur le site de la FEVIA, Carole Dembour, économiste, analyse toutefois que « les achats transfrontaliers ont suivi de manière inversée les vagues de la pandémie, au gré des restrictions de voyage. Ainsi, suite à la première vague, les achats transfrontaliers ont reculé de 120 millions et la deuxième vague, entamée en octobre de l’année passée (2020 ici – ndlr) a provoqué une baisse de 130 millions €. Soit un total de 250 millions € d’achats d’aliments et de boissons qui au lieu de se faire dans les pays limitrophes se sont faits en Belgique. Tout profit pour l’activité économique dans notre pays et pour les recettes fiscales de l’Etat. » Mais ne crions pas victoire trop vite, les achats transfrontaliers ont repris dès l’ouverture des frontières…
D’un pays à l’autre
La directive 92/84/CEE du Conseil européen a fixé des taux minimaux d’accises sur l’alcool et les boissons alcooliques, dans les catégories suivantes : bière, vin, boissons fermentées autres que le vin et la bière (cidre, poiré, etc.), produit intermédiaire (porto, sherry, etc.) et alcool éthylique (boissons spiritueuses).
Chaque État membre peut fixer librement des taux d’accises différents, pour autant qu’ils soient supérieurs aux taux minimaux. La directive actuellement en vigueur, directive 2008/118/CE du Conseil, a été révisée et sera remplacée par la directive (UE) 2020/262 à compter du 13 février 2023.
Comme l’indique le site de la Commission européenne, « cette directive refondue contient un certain nombre de mesures visant à rationaliser et à simplifier les processus en ce qui concerne les interactions entre importations et exportations et les mouvements intra-UE des produits soumis à accise.
Elle vise à rapprocher les procédures en matière d’accise et en matière de douanes au niveau de l’UE de manière à améliorer la libre circulation des produits soumis à accise mis à la consommation dans le marché unique, tout en veillant à ce que la taxe correcte soit perçue par les États membres. »
Quoi qu’il en soit, les accises sur les vins tranquilles sont inexistantes dans 14 pays de l’Union européenne dont l’Allemagne, l’Espagne, l’Italie, le Luxembourg, la Slovénie ou l’Autriche. En France, elles ne sont que de 0,038 €/litre de vin, soit 20 fois moindres que chez nous (0,75€/l.)
Les montants les plus élevés pour les vins tranquilles sont au Royaume-Uni (3,39 €) et en Finlande (3,97€), la palme revenant à l’Irlande avec une accise au litre de 4,24 €.
Pour les vins effervescents, la situation est fort différente avec des accises à l’hectolitre de 256€ en Belgique contre 88,3€ au Luxembourg ou… 9,44€ en France.
Cette taxe est donc généralement proche ou égale à zéro dans les grands pays producteurs de vin tandis que les plus élevées se retrouvent dans les pays où la production est la moins développée. C’est également dans les premiers que les lobbys sont les plus influents…
Qui paie quoi ?
Comme le précise la porte-parole du SPF Finances que nous avons interrogée à ce sujet, « la personne redevable des droits d’accise est celle qui met les produits soumis à accise à la consommation, c’est-à-dire qui les fait sortir du régime de suspension de droits (en règle générale, il s’agira du producteur).
La production de produits soumis à accise doit impérativement s’effectuer en régime de suspension de droits. Le producteur doit donc être détenteur d’une autorisation « entrepositaire agréé », produire dans son « entrepôt fiscal », tenir une comptabilité matières, constituer les garanties nécessaires et se prêter à tout contrôle. »
Les producteurs reconnus comme « petits producteurs de vin » peuvent cependant bénéficier de certaines simplifications et de réductions jusqu’à 50%, un sujet que suit de près la Confédération européenne des Vignerons indépendants (CEVI) dont font partie l’AVW et son équivalent néerlandophone.
« Aux fins de l’application des taux réduits, explique Céline Meyer, conseillère à la CEVI, on entend par “petit producteur de vin indépendant” : un producteur de vin qui est juridiquement et économiquement indépendant de tout autre producteur de vin, qui utilise des installations physiquement distinctes de celles de tout autre producteur de vin et qui ne produit pas sous licence. Toutefois, lorsque deux ou plusieurs petits producteurs de vin coopèrent et que leur production annuelle additionnée ne dépasse pas 1.000 hectolitres, ces producteurs de vin peuvent être traités comme un seul petit producteur de vin indépendant. »
Le règlement d’application de la Commission européenne 2021/2266 détaille toute la procédure pour être reconnu en tant que tel.
Quelles sont les obligations des vignerons belges ?
Pour produire du vin, chaque viticulteur a besoin d’être « opérateur enregistré » et « entrepositaire agréé », sauf dans le cas où le vin est produit par un particulier et consommé par le producteur, les membres de sa famille ou ses invités et à condition qu’il n’y ait pas de vente (article 10 de la loi du 7 janvier 1998 concernant la structure et les taux des droits d’accise sur l’alcool et les boissons alcoolisées).
La demande doit être introduite auprès du service « Autorisations » de la direction régionale des douanes et accises du lieu de production. Une fois celle-ci obtenue, le paiement d’une caution (minimum 500 €) est demandé.
Comme il a déjà été expliqué, l’accise est un droit à payer sur des marchandises lorsqu’elles sont mises en consommation dans le pays dans lequel les accises prévalent. C’est donc soit le producteur qui règle cette taxe lors de la mise au marché, soit l’importateur ou son intermédiaire.
« Au niveau du Droit d’accise (DA) en Belgique, explique Christophe Heynen MW, gérant de GustoWorld à Liège, pour pouvoir traiter de la marchandise soumise au droit d’accise et l’importer, il faut être opérateur enregistré. Ce qui se fait via un document au niveau des Douanes et Accises belges qui savent ainsi que cette personne a une activité de mise en consommation. A noter que l’on ne peut pas être opérateur enregistré en ayant un casier judicaire non vierge…
Une fois enregistré, l’opérateur reçoit la visite du responsable du contrôle des accises, qui inspecte les installations et estime la caution en fonction des volumes prévus suivant la demande qui a été faite pour devenir entrepositaire agréé (ce qui permet de décaler le paiement des accises à la semaine après la “mise en consommation”, comprenez la vente sur le territoire/sortie de cet entrepôt).
La question de l’embouteillage est également importante, car on ne peut pas transporter du vin en Belgique sans avoir réglé les droits depuis le lieu de réception. Celui qui veut faire embouteiller ses vins dans un pays voisin, doit disposer d’un document particulier (DAE) qui couvre le transport et la suspension de l’accise entre deux opérateurs enregistrés A et B. Les douanes sont attentives sur les pertes de liquide, c’est même ce qu’ils regardent en premier, pour éviter la fraude. Quelques pourcents de vin qui restent dans les pompes ou les tuyaux sont acceptés, mais pas plus. »
Une fois la vendange terminée, le viticulteur stocke ses vins en vrac dans ses cuves et doit en déclarer le nombre d’hectolitres. S’il n’est pas enregistré (et n’a donc pas de caution), il doit payer l’accise immédiatement. Si pour une raison ou une autre, il décide de détruire une partie des moûts, cela ne peut se faire sans preuve de destruction. La distillation est également hautement contrôlée.
Chaque fois qu’un vin sorti de l’entrepôt agréé pour être mis en consommation, une déclaration doit être faite et les accises payées la semaine qui suit, en fonction des quantités. Ce document s’intitule “AC4” et doit être rempli sur le site des douanes “PLDA”. Ce paiement est prélevé sur un compte qui doit être alimenté avant la mise en consommation.
Une fois les marchandises dans un entrepôt fiscal sous régime de suspension de droits, elles peuvent y rester aussi longtemps que souhaité.
Lorsque les marchandises sont envoyées sous régime de suspension de droits vers un client belge ou vers un client dans un autre État membre de l’UE, elles doivent faire l’objet d’un document administratif électronique (e-AD) dans EMCS (European Mouvement Control System).
Si la marchandise stockée est expédiée vers pays hors UE, il faut également remplir un document électronique de sortie ou d’exportation. Et les producteurs qui vendent en direct aux consommateurs privés ou à des petits opérateurs, doivent s’acquitter eux-mêmes des droits avant de vendre le produit.
Enfin, comme déjà évoqué, d’autres paramètres entrent en ligne de compte, comme le taux d’alcool dans les vins tranquilles ou la pression des vins effervescents, car en dessous d’un certain niveau (±3-3,5 bars), c’est le taux de la catégorie « vins tranquilles » qui est appliqué. Idem pour un vin avec capsule, par exemple un pétillant naturel.
Enfin, à ces droits d’accise s’ajoutent une cotisation d’emballage (9,86 euros/hl) sur tous types de produits ainsi que la taxe de recyclage de Fost+ et DE Val-I-Pac pour les emballages.
Et si le producteur ou l’opérateur vend des produits certifiés bio, il doit aussi se faire enregistrer afin de pouvoir prétendre à la vente de ces produits…
Merci à Christophe Heynen MW (Gusto World), Florence Angelici (SPF Finances), Manuel Wilmot (IFAPME), Céline Meyer (CEVI) pour leur contribution à cet article.
En partenariat avec Group Terre asbl, Laurent Hames et Sébastien Laloux ont créé à Herstal il y a deux ans le premier centre de lavage mutualisé des contenants alimentaires, la startup Bring Back. Sa raison d’être : permettre aux producteurs alimentaires d’adopter un emballage réutilisable (consigné) permettant de diminuer les déchets et les émissions de CO2. Que ce soit pour des bocaux alimentaires (yaourts, sauces, confitures…) ou des bouteilles de vin.
« En effet, explique-t-il, le lavage de bouteilles se passe à 85° durant 20 minutes et permet d’épargner jusqu’à 80% de CO2 par rapport aux bouteilles qui finissent à la bulle à verre et qui doivent être fondues à 1500° durant 24h. On parle donc d’un cycle 5x moins polluant.
(…) La réutilisation de bouteilles de vin est déjà bien implémentée dans d’autres régions (France, Moselle, Malte,…) et souvent utilisée par les domaines ayant une faible exportation. Le réemploi de bouteilles de vin fait d’autant plus de sens au vu de son poids (écologique) et prix (économique) élevé. »
Laurent Halmes propose aujourd’hui aux viticulteurs de Wallonie de se joindre à l’initiative et annonce avoir reçu un écho favorable du côté des coopératives Vin de Liège et Vin du Pays de Herve.
« Nous avons pu identifier ensemble les points qui restent à clarifier (logistique de collecte des cavistes, étiquettes lavables, standardisation des modèles,…) et nous souhaitons à présent résoudre ces points ensemble avec tous les acteurs impliqués. »
Si la difficulté sera sans doute d’harmoniser le modèle de bouteilles pour tous les vignerons, Bring Back pourrait être le chaînon manquant pour les circuits courts. A expérimenter donc.
La viticulture génère-t-elle des emplois en Wallonie ou est-elle avant tout une affaire de passionnés qui ne comptent pas leurs heures? La réponse est forcément entre les deux…
Si la Wallonie a connu quelques beaux millésimes ces dernières années, elle en a aussi malheureusement connu d’autres qui l’étaient nettement moins, faisant chuter, comme en 2019 ou en 2021, la production de 10 à 100% selon les domaines. Même si l’on dénombre presque 200 producteurs au sud du pays, il faut constater qu’il s’agit principalement de petites parcelles d’un ou deux hectares où le plaisir prime sur la rentabilité. Seuls une douzaine de vignobles dépassent toutefois les dix hectares, seuil de rentabilité reconnu pour une activité professionnelle.
Car la viticulture coûte cher. Le prix de l’hectare de terres agricoles a littéralement explosé ces dernières années autour de 60.000€, et devrait prendre encore 25 à 30% rapidement. A cela s’ajoute le prix des pieds de vigne, des piquets, des fils, du matériel d’entretien, du chai et du personnel.
Comme le faisait remarquer l’agro-économiste Jan Leyten sur le site de la KBC en juillet 2020, « la forte croissance du secteur en Belgique au cours de la dernière décennie se reflète dans la réussite d’un certain nombre de viticulteurs. Et même s’il s’agit souvent d’un hobby qui a évolué, de la poursuite d’un rêve, d’un (ré)investissement à long terme ou de la diversification d’une entreprise agricole ou horticole existante, une dizaine de viticulteurs professionnels développent leur activité.
La concurrence internationale étant féroce et les coûts étant relativement élevés pour nos viticulteurs, ceux-ci sont contraints de se concentrer sur le marché intérieur, avec un produit qui s’articule autour du concept global: un produit régional de haute qualité, axé sur un marché de niche et la volonté de vivre une expérience.
(…) Le tableau économique et financier n’est pas sans importance pour un viticulteur. La viticulture est une activité à forte intensité de capital et de main-d’œuvre, alors que les rendements sont incertains, les bénéfices modestes et le temps de retour sur investissement très long. La création d’une entreprise viti-vinicole professionnelle est par conséquent loin d’être une évidence.
Les nouvelles plantations et une installation de vinification sont de lourds investissements, qui ne commencent à produire des rendements qu’après un certain nombre d’années. Abstraction faite de l’achat des terres, les investissements de démarrage se chiffrent rapidement à 80 000 à 100.000 euros par hectare. Pour un prix de vente de 13 euros par bouteille de vin non pétillant, le délai d’amortissement des investissements atteint facilement huit à douze ans. »
Et le personnel ?
Dans toute exploitation agricole, horticole ou viticole, l’activité varie tout au long de l’année et est rythmée par les saisons ou les conditions météorologiques. Une réglementation spécifique répond à ces exigences de flexibilité : le travail saisonnier (1).
Les employeurs relevant de la Commission paritaire CP145 des entreprises horticoles (maraîchage, fruiticulture, pépinières, floriculture) peuvent engager, à des conditions avantageuses, des travailleurs occasionnels afin de faire face à des périodes de pointe.
Il s’agit d’un emploi temporaire avec des contrats journaliers et un saisonnier ne peut prester que maximum 100 jours par année civile dans le cadre de cette réglementation particulière, en marge du travail dit régulier (contrats en CDD ou CDI).
Comme le précise le Fonds social et de garantie pour les entreprises horticoles – FSG Horticole, sur son site, « le formulaire occasionnel remplace le contrat de travail. Chaque jour renseigné sur ce formulaire correspond à un contrat journalier. Dans ce cas, on estime que le contrat de travail se termine automatiquement chaque jour. Il ne faut pas suivre de procédures spécifiques pour terminer le contrat. L’employeur décide chaque jour quelle personne il va engager. On ne doit pas conclure un contrat de travail par écrit.
(…) Le premier employeur d’un saisonnier doit acheter le formulaire occasionnel. Il doit le remplir et le remettre au travailleur. Avec cette carte, le travailleur peut justifier auprès de tous les futurs employeurs combien de jours de travail il a déjà effectués. »
Le salaire horaire des saisonniers engagés sur un vignoble relève de la CP145.05 – fruticulture et s’élève à 9,69€. Un précompte professionnel de 11,11% est à déduire de ce salaire brut. Les travailleurs réguliers, engagés en CDD ou CDI dans ce secteur, voient leur salaire horaire brut varier entre 11,18 à 13,51€ selon la catégorie (de 1 à 4) et l’ancienneté (le taux le plus élevé étant de 14,05€ après 40 ans d’ancienneté…) A cela s’ajoutent une indemnité hebdomadaire pour les vêtements (4,11€) et une autre pour couvrir le déplacement de 3,65€.
Depuis le 1er juillet 2016, le travail étudiant peut être cumulé avec le travail occasionnel. Ceci implique que le travailleur occasionnel étant aussi étudiant, peut travailler sur une année civile jusqu’à 475 heures en tant qu’étudiant (depuis 2017) et pendant 100 jours en tant que travailleur saisonnier dans le secteur horticole (CP145).
A noter que les chômeurs perdent leur allocation de chômage pour chaque jour d’occupation en tant que saisonnier et doivent être en possession de leur formulaire de chômage, dûment complété, sur le lieu de travail. Le travail bénévole n’est quant à lui pas autorisé dans les entreprises professionnelles.
Enfin, comme le souligne le FSG Horticulture, « l’employeur doit faire une DIMONA auprès de l’ONSS pour chaque jour presté par le saisonnier, avant le début du travail. Pour ce faire, il doit disposer du numéro national du travailleur et doit indiquer l’heure de début et de fin de l’occupation journalière. »
Sur le terrain
A côté de la cueillette, qui n’exige pas de compétences particulières, il y a des travaux saisonniers, comme la taille, qui demandent à être exécutés par du personnel qualifié. Ce qui pose un nouveau problème. Car si certains choisissent de se former chez nous dans certaines écoles ou organismes (voir plus loin), d’autres partent à l’étranger et reviennent en étant trop qualifiés pour travailler comme saisonniers sur une parcelle. Souvent, ils n’acceptent dès lors pas le job, ou alors le quittent rapidement.
« Pour être rentable, souligne un producteur, et rémunérer un travailleur temps plein, il faut avoir dix hectares, en dessous, ce n’est pas possible. Aujourd’hui, certains travailleurs doivent partager leur temps de travail entre plusieurs vignobles et finissent trop souvent par quitter l’un pour l’autre. »
Comme le souligne Vincent Dienst, conseiller technique de l’AVW, qui travaille au Domaine de Bousval et au Domaine W, « d’une manière générale, la question de la main d’œuvre est un point de difficulté pour plusieurs raisons. D’une part, car il n’est pas facile de trouver du personnel saisonnier qualifié qui sache exécuter certaines tâches techniques dans la vigne (taille, ébourgeonnage). Ils ne reviennent pas toujours d’une année à l’autre, il faut donc dépenser beaucoup d’énergie pour les former.
Dans ce sens, les formations de type IFAPME sont une très bonne chose, mais la plupart des apprenants ont un profil plutôt “gestionnaire” qui veulent démarrer un nouveau projet viticole, et pas assez souvent des profils ouvriers/techniciens viticoles qu’on pourrait engager dans la vigne.
Un autre gros frein est le coût de la main-d’œuvre en CDD/CDI, ce qui renforce la pression sur le prix des vins belges en général, puisque la viticulture est très consommatrice en main d’œuvre.
Un autre frein pour engager du personnel sur du long terme est la saisonnalité. On alterne souvent des périodes avec des besoins de main d’œuvre très élevés (le pic étant de mai à juillet) avec des périodes plus calmes (mois d’avril, de fin juillet à début septembre et de novembre à janvier). Pas facile de donner du travail en continu. »
Sammy Lasseel, au Domaine Marquise de Moulbaix, estime le coût des saisonniers à 6 euros la bouteille…
D’autres dispositifs d’aides à l’emploi existent, comme « Impulsion 12 mois + » du Forem, indique Jérôme Naets du Domaine de Bellefontaine. Cette aide permet à celles et ceux qui sont demandeurs d’emploi de longue durée (n’ayant plus été au travail depuis au moins 12 mois) de bénéficier, sous conditions, d’une allocation de travail pendant 2 ans maximum qui sera déduite du salaire par l’employeur. Cette aide concerne tous les secteurs. (infos: ICI).
Oenotourisme
A côté de cela, certains choisissent de bosser en indépendant et se rémunèrent pour la gestion de leur propre domaine. D’autres domaines, comme Ruffus qui occupe sept à huit temps plein, ont aussi recours à des intérimaires: « plus ou moins 2 ou 3 la moitié de l’année, précise John Leroy. Les frais de personnel représentent 20% de nos frais mensuels. Pendant les périodes d’enlèvement, nous avons aussi nos clubs de dégustation qui viennent donner un coup de main.”
En 2022, grâce à la plantation de dix hectares supplémentaires et la construction d’un nouveau bâtiment abritant un nouveau chai, des salles de réception et de spectacle, le Domaine du Chant d’Eole va fortement développer ses activités et son équipe atteindra une bonne trentaine de personnes.
« Pour nos activités de viticulture, explique Hubert Ewbank qui mène l’équipe depuis sept ans, nous avons tout d’abord été obligés de chercher à l’étranger, notamment en Champagne pour trouver des saisonniers qui connaissaient le métier. Notre volonté est toutefois de créer des emplois locaux, en développant de nouveaux partenariats avec les écoles et centres de formation tels que l’IFAPME. Et avec les vignobles qui nous entourent, il y a un important potentiel d’emploi.
Nous n’avons pas eu de difficulté à trouver du personnel avec une expérience agricole pour ce qui concerne le travail mécanique des enjambeurs. Pour les vendanges, une partie se fait en mécanique (pas de problème non plus) ou en manuel avec des bénévoles où l’on remarque un engouement très important. Nous avons toutefois été obligés de créer une asbl dans laquelle tout bénévole doit être inscrit le jour des vendanges.
Par contre, pour tout ce qui concerne l’administratif, les finances, le marketing ou le commercial, nous croulons sous les demandes. Et l’équipe s’étoffe de jour en jour, une quinzaine de personnes actuellement. Cela sera nécessaire pour développer toutes nos activités d’œnotourisme car nous accueillons de plus en plus d’entreprises en semaine. Nous accueillons pour cela beaucoup de stagiaires en marketing dont certains sont engagés en CDD ou CDI à la fin de leur stage ou de leurs études. Il faut dire que les conditions de travail sont agréables.. »
Formations
Si nous avons souvent évoqué les différentes filières de l’IFAPME de Perwez et de Villers-le-Bouillet, qui permettent aux différents domaines de bénéficier de stagiaires bien formés (reprendre liens), il faut également épingler les formations du CARAH à Ath qui s’adressent essentiellement aux agriculteurs, aux salariés des entreprises agricoles, horticoles, parcs et jardins et travaux publics ainsi qu’aux demandeurs d’emploi.
Certaines se déroulent en quelques jours seulement. Comme par exemple la formation Viti-viniculture destinée aux personnes souhaitant s’initier à la viti-viniculture. Elle permet d’appréhender le secteur, de comprendre les enjeux financiers et matériels liés à l’implantation d’un vignoble et de jeter les bases d’un futur projet viticole. (infos : vigne@carah.be).
Depuis 2019, une option viticulture (« Techniques viti-vinicoles ») a été ajoutée au Bachelier en agronomie proposé par la Haute Ecole provinciale de Hainaut Condorcet. C’est la première structure d’enseignement supérieur en Belgique à intégrer cette discipline dans ses enseignements.
C’est une autre piste pour trouver de la main d’œuvre qualifiée car les étudiants sont bien sûr amenés à réaliser des stages d’insertion professionnelle au sein d’exploitations viticoles belges (ou étrangères) pour couvrir l’ensemble des activités à différentes périodes de l’année : entretien et suivi du vignoble (période estivale), suivi des fermentations (période automnale), taille de la vigne (période hivernale).
A noter que cette option est développée en partenariat avec le CARAH, l’Université de Bourgogne et l’Institut de la vigne et du vin Jules Guyot.
(1) Pour toute information sur la réglementation du travail saisonnier, les membres de l’AVW peuvent contacter Claude Vanhemelen, représentante du secteur horticole wallon au sein de la Commission Paritaire 145 – fwh@fwa.be.
Lancée en août dernier, l’application digitale des Vignerons de Wallonie est téléchargeable sur votre smartphone depuis l’App Store (iOS) ou Google Play Store (Android). Elle vous permet de repérer les vignobles autour de vous lors de vos promenades ou plus simplement de retrouver la fameuse bouteille que vous avez dégustée récemment et dont vous aimeriez découvrir l’auteur.
Entièrement gratuite, cette app’ vient d’être enrichie de nouvelles présentations de propriétés. Pour chacune d’elles, découvrez les infos essentielles (coordonnées et heures d’ouverture) mais aussi leur philosophie, leur histoire ainsi que les différents points de vente des vins.
N’ayant pu récolter de grandes quantités de raisins l’an dernier, la coopérative Vin du Pays de Herve a cherché une alternative.
« L’idée de produire du cidre avec les pommes de notre région s’est imposée, explique Michel Schoonbroodt. Nous les avons fait presser à moins de 10 km de notre chai. Viticulteurs dans l’âme, nous avons ajouté un peu de raisin au jus de pomme obtenu. »
Ce nouveau produit a été baptisé du nom du « Parallèle 50 » qui traverse le plateau herbager du pays de Herve. Il est vendu sur le site de la coopérative et dans quelques magasins locaux également au prix de 8.5€.
En vente dans les magasins locaux et sur le site de la coopérative: ICI.
Cette année sera certainement marquée par la construction de plusieurs chais. Modestes ou ambitieux, ils sont plusieurs à franchir cette étape dans les prochaines semaines.
Au Domaine des Marnières (Warsage) par exemple, Benoît Heggen termine l’aménagement de son chai construit fin de l’année dernière mais les matériaux se font attendre. Deux hectares seront tout prochainement plantés avec du Chardonnay, du Zweigelt, du Pinot gris et deux Pinots résistants italiens, Kors et Kersus.
Dans le Namurois, au Château d’Annevoie où Léopold Loumaye et Damien Briard ont planté 11,5ha de vignes en 2020 (4ha de Johanniter et de Sauvignac, 1.5ha de Cabaret noir, 1ha de Solaris et 1ha de Cabernet blanc), les cuves sont déjà installées, un nouveau logo créé et des essais effectués sur quelques dizaines de litres de vin rouge qui ne seront sans doute pas commercialisés. Un futur grand à suivre.
A Emines, le Domaine du Chenoy, qui fêtera ses 20 ans en 2023, continue sa mue. Pierre-Marie et Jean-Bernard Despatures sont en pleins travaux de construction de nouveaux bâtiments et de rénovation de l’existant : nouveau chai à barriques, nouvelle cave de dégustation, nouvelle cave de vieillissement, nouveau bâtiment de stockage, nouvelle terrasse… Et tout cela sera terminé avant la fin de l’année, assurent les deux frères qui ne prévoient toutefois pas de plantation de nouvelles parcelles en 2022.
Dans le Hainaut, le Seigneur Ruffus a lui aussi décidé de se parer de nouveaux habits et d’élargir ses capacités de stockage et de production. Une nouvelle cave, semi-enterrée, va en effet être creusée dans la craie et permettra à la famille Leroy de doubler sa capacité de stockage. Le temps de mise sur lattes des bouteilles sera encore prolongé et une nouvelle cuvée « réserve » pourrait voir le jour en 2024.
La première parcelle ayant été plantée au printemps 2002, le Vignoble des Agaises fête donc logiquement ses 20 ans en 2022! Un livre de 360 pages sort fin avril et retracera la saga de ce projet un peu fou qui a littéralement boosté la production des effervescents en Belgique. Et ce n’est pas terminé, car 4,5 hectares seront bientôt plantés, portant ainsi la superficie de Ruffus à 35 hectares !
Au chapitre des prochains événements, signalons l’organisation de « dîners romantiques » pour la Saint-Valentin, la sortie de la cuvée « Ruffus Grand Millésime 2018 » (42 mois sur lattes) à 4000 exemplaires seulement, des week-ends découvertes durant tout le mois de juin et l’installation de la désormais traditionnelle terrasse d’été en juillet et août.
A Ostiches, au Domaine Degavre, Adrien se réjouit d’avoir pu faire une récolte 2021 acceptable malgré l’année difficile, mais les premières bouteilles ne sont pas prévues avant mi-2023.
Plus au nord, dans le Brabant wallon, le Domaine W prépare lui aussi de gros aménagements, dans le chai mais pas uniquement. Sont notamment prévus un chai à barriques pour accueillir plus de foudres et de barriques, un agrandissement de la cave de vieillissement pour accueillir 200.000 bouteilles, mais aussi des locaux pour les équipes (5 temps plein), une terrasse panoramique sur les vignes et un magasin avec vue sur les barriques et le pressoir.
« L’objectif principal, se réjouissent Dimitri et Sophie, est de pérenniser le domaine en visant toujours plus de qualité pour nos futures cuvées. » Le début des travaux est prévu à la fin de cette année.
La viticulture en Wallonie, émergence d’un écosystème plus vaste
Depuis plusieurs années, de nouveaux métiers liés au développement de la viticulture wallonne émergent dans des domaines aussi variés que l’analyse oenologique, la tonnellerie mais aussi dans les cosmétiques qui utilisent notamment les polyphénols du raisin et du vin.
Les plus anciennes allusions aux propriétés médicamenteuses du vin remontent à quelques millénaires avant notre ère. « Aux yeux des Grecs, rappelle le Dr Maury dans son livre “Soignez-vous par le vin” (Ed. Universitaires, Paris, 1983), le vin, symbole de la pérennité du genre humain aide celui qui en use à se maintenir dans le sillon de la sagesse » quand il n’est pas assimilé à un « remède à l’austérité de la vieillesse ».
Plus sérieusement, il est démontré de longue date que les polyphénols, présents notamment dans la peau et les pépins du raisin à peau rouge mais aussi dans de nombreux fruits et légumes, protégeraient de certaines maladies grâce à leurs propriétés antioxydantes très importantes.
Les polyphénols sont classés en flavonoïdes (responsables de la couleur des fruits et légumes) ou non-flavonoïdes (acides phénoliques…). Le plus réputé est sans conteste le resvératrol.
Son nom viendrait du vérâtre blanc, une plante emblématique des alpages utilisée au Moyen âge pour empoisonner les gens, d’où il a été extrait pour la première fois en 1939. « La découverte du resvératrol dans la pellicule du raisin date de 1976, mais il a fallu attendre 16 ans pour qu’en 1992 Siemann et Creasy l’identifient finalement dans le vin » (source : bioactualites.ch).
A la même époque, le médecin et chercheur Michel de Lorgeril « montre qu’une consommation modérée de vin peut protéger de la maladie coronarienne » tandis que, l’année suivante, E.N. Franken « démontre que c’est le resvératrol du vin qui, en inhibant l’oxydation du LDL (le mauvais cholestérol), doit être responsable de son effet cardioprotecteur. »
La fameuse théorie du « paradoxe français » a trouvé là de quoi apporter de l’eau à son moulin… Les effets bénéfiques du vin feront alors l’objet de nombreuses recherches, dans un sens ou dans l’autre.
Vinothérapie
Quoiqu’il en soit, le resvératrol est présent dans les pépins, la peau et les queues des grains de raisin. Il a également été isolé dans les fruits frais et secs, et dans certains de ses dérivés, comme le jus de raisin et les vins où sa concentration dépend du cépage, les vins rouges ayant une teneur en resvératrol plus élevée que les vins blancs.
En 1995, dans les vignes du Château Smith Haut Lafitte à Bordeaux, grâce aux recherches menées par le Professeur Vercauteren, Mathilde Thomas combine resvératrol et acide hyaluronique et lance Caudalie, « la première marque à proposer en cosmétique des polyphénols de pépins de raisin stabilisés ».
En effet, peut-on lire sur le site Top Santé, « s’il est un domaine où la vigne peut être “consommée” sans modération, c’est bien en beauté. En plus d’être anti-âge, elle préserve l’hydratation, l’éclat de la peau et prévient les taches pigmentaires. On doit multiples bienfaits à différents actifs naturels cachés au cœur du raisin ».
Ce premier produit sera suivi d’une vaste gamme de cosmétiques et d’un programme de soins en « vinothérapie » (un terme déposé) pratiqués dans les spas de la marque Caudalie, notamment.
D’autres laboratoires se lancent dans le créneau, comme « L’Or de Vie » de Dior à base de marc de raisin de Château d’Yquem, ou « Vinésime » en Bourgogne qui combine les polyphénols antioxydants de Pinot noir et l’extrait de bourgeon de cassis pour réoxygéner et régénérer les cellules de la peau. Tout un programme.
Et en Belgique
D’autres initiatives voient le jour, comme celle d’Anne-Sophie Charle à Quévy en décembre dernier après deux années de recherche.
Haute fonctionnaire à Mons pendant une vingtaine d’années, celle-ci décide il y a deux ans de changer de cap et de développer une gamme de cosmétiques en récupérant les résidus du vignoble. Epouse de Hubert Ewbank, grand patron du Domaine du Chant d’Eole, elle trouve aisément la matière première…
Convaincue que la vigne recèle des molécules non encore exploitées et désireuse d’identifier « LE » polyphénol anti-oxydant jamais exploité dans le secteur, Anne-Sophie Charle a relevé un maximum d’échantillons issus du vignoble ou du processus de vinification (craie du sol, sarments, pépins de raisins, lies, précipitations tartriques dans les cuves, ferments de tirage, etc.) et en a confié l’analyse à deux centres de recherche en Wallonie capables d’extraire les molécules du tanin végétal: le Celabor à Herve, qui a un département d’extraction agro-alimentaire et le CeREF, département biochimiste de la Haute Ecole Louvain en Hainaut, chargés tous deux de traduire les résultats en « applicatif cosmétique ».
« J’ai activé les chèques technologiques de la Région wallonne, confiait-elle en décembre lors de sa conférence de presse de lancement, pour pouvoir financer ces contrats de recherche, qui ont démarré tout de suite et qui sont toujours en cours.
Enfin, pour « formuler » tout cela, càd mettre tous ces ingrédients dans une recette, j’ai fait appel à Copaïba à Spa, un laboratoire belge référent pour l’élaboration de soins naturels. Les équipes ont réussi à trouver dans les sarments une molécule, un polyphénol à 3 cycles, excessivement innovant qui, à notre connaissance, jamais été utilisé dans les cosmétiques européens : il est antioxydant, travaille sur le collagène de la peau et lutte contre le stress oxydatif, contre l’inflammation de la peau.
Cela me permet de développer un concept inédit qui s’appelle Wine Extract3 qui a donné naissance à une gamme certifiée naturelle et même vegan, puisque aucun produit d’origine animale n’est utilisé. » (Plus de détails sur maison-eole.com)
D’autres emplois également
Cette créativité wallonne se retrouve également dans d’autres domaines en lien avec la viticulture où certains services connaissent un développement important.
Mentionnons par exemple les services d’analyse de sols dans les différentes provinces, comme le Centre provincial de Formation à l’Agriculture et à la Ruralité à Waremme ou le CPAR à La Hulpe, ou les laboratoires de ULiège à Gembloux et de l’UCLouvain à Louvain-la-Neuve et à Bastogne.
Au chapitre des nouveautés, notons aussi le lancement de Barwal par Didier Mattivi et Hugues de Pra en septembre 2020 qui, en partenariat avec la Tonnellerie de Champagne, fabrique des fûts de chêne provenant des forêts wallonnes. Leur ambition: construire une tonnellerie d’ici peu en province de Namur.
Un nouveau laboratoire d’analyses des vins, AOC Vallée mosane, a également créé à Andenne par Michel d’Harveng et Véronique Lidby en collaboration avec la Société Horticole et Viticole de Huy.
Enfin, à Ath, le CARAH propose un service de recherche et de soutien à la profession, tandis que les centres de l’IFAPME à Perwez et à Villers-le-Bouillet ont mis en place une formation de chef d’entreprise viti-vinicole et, depuis septembre 2020, une nouvelle formation d’ouvrier viticole. Près de 100 personnes sont engagées dans ces filières, elles sont l’avenir de la viticulture wallonne !
Même si les temps sont incertains, de nombreux événements sont prévus dans les vignobles wallons pour préparer le passage à 2022 avec les meilleurs vins. Voici, par ordre alphabétique de domaines, ce que les membres de l’AVW ont prévu ainsi que les nouvelles cuvées disponibles.
Même si Arnaud Leroy au VIGNOBLE DES AGAISES annonce qu’au vu des gelées printanières, « ce sera galère pour trouver du Ruffus en 2023x», il y aura toutefois plusieurs possibilités de le déguster d’ici la fin de l’année.
Habituellement, toutes les bouteilles commandées sont enlevées au domaine en juin, toutefois, la production augmentant et tout ne pouvant être prêt en même temps, pour la première fois, il y aura une deuxième période d’enlèvement au domaine jusqu’au 5/12. Une aubaine pour tous ceux qui ont réservé leurs précieuses bulles depuis presque deux ans.
Un marché de Noël a également été mis en place durant le second week-end d’enlèvement des 4 et 5 décembre, le vendredi de 16 à 20h, le samedi de 11 à 20h et le dimanche de 11 à 18h. Il y aura un bar Ruffus pour consommation sur place, mais malheureusement aucune possibilité d’acheter des bouteilles à emporter, uniquement tous les produits dérivés à offrir en cadeaux (verres, seaux, polos, tabliers, etc).
Parmi les exposants, on peut citer au niveau liquide la Brasserie du Borinage, la Distillerie Plus Oultre (Gin de Binche) et au niveau solide Jean-Philippe Darcis, le caviar Antonius, le Comptoir africain, le Safran du Mont Panisel, l’Atelier du Boucher ou le Chèvrerie Heulers.
Au DOMAINE BEEKBORNE à Hélécine (Brabant wallon), Patrick Carmans et Katrien Vanderschot annoncent la sortie de leurs nouvelles cuvées de vin nature 2020 : Vîs Tchapias Poupouye Classique 2020 (100% Chardonnay) et Vîs Tchapias Les Garennes 2020, le Poupouye Sauvage ne sortant que début février 2022.
Vendangés en octobre 2020, les raisins de la cuvée Classique ont été fermentés par les levures du vignoble même avant un passage sur chêne pendant 2 mois pour obtenir une micro-oxydation. Le tout sans aucun additif et sans filtration. Sulfitage 30 mg/l. Production : 1600 bouteilles (31€).
Assemblage de 60% Pinot noir (blanc de noirs), de 35% Chardonnay et de 5% de Pinot, la cuvée Vîs Tchapias – Les Garennes a quant à elle été élevée en dames-jeannes et ne comprend aucun additif non plus. Seules 500 bouteilles sont ainsi produites (30€).
Au CHÂTEAU DE BIOUL, vu la situation sanitaire du moment, Vanessa et Andy Wyckmans-Vaxelaire ont fait le choix d’organiser des commandes en ligne avec possibilité d’enlèvement au château les 4 et 5 décembre. A cette occasion, un petit bar en terrasse sera accessible. Pourvu qu’il ne neige pas…
Comme à son habitude, le mois de décembre sera chargé pour le CHÂTEAU BON BARON (Yvoir) qui, en plus de ses visites sur rendez-vous, sera présent à divers événements à Dinant et Namur :
3-4-5 décembre : Triomphe de la Lumière dans le « Temple du Vin » (Eglise st. Nicolas), rue Saint Mengé, dans le centre de Dinant.
10-11-12 décembre : Salon du Vin et de la Gastronomie de Namur à Namur Expo
17 décembre – 20h : Cabaret « Jazz et Vin » – Concert et dégustation des vins du Château Bon Baron – Eglise St-Nicolas (Organisation « Dinant Jazz »)
17-18-29 décembre : Triomphe de la Lumière dans le Temple du Vin (voir ci-dessus)
La sortie de huit nouveaux vins est annoncée par Jeanette van der Steen : trois blancs (Pinot Blanc 2020, Pinot Gris Barrique 2020, Muscat 2020), 1 Ambré/ Rosé (Celebration 2019) et quatre rouges (La Grande 2018) • Pinot Noir 2017 • Cantate Forte 2018 et Acolon 2017. Infos : chateaubonbaron.be
Au DOMAINE DE LA BOUHOUILLE à Blégny, point de rendez-vous de dégustation mais bien une proposition de repas à emporter pour Noël avec ses vins et des plats préparés dans l’un des restaurants de la famille. L’un sous forme de « box apéro dinatoire » avec une bouteille d’Inattendu 2019 et quelques entrées (foie gras, croques pancetta, saumon gravlax, gambas, etc – 50€ pour 2 personnes), et l’autre en formule « conviviale et délicieuse » à 25€/personne avec des plats familiaux (poularde farcie, légumes d’hiver, poires au vin, etc.). A emporter le 24 décembre entre 12 et 16h. Infos : domainedelabouhouille.be
Egalement dans le Brabant wallon, le CHÂTEAU DE BOUSVAL organise deux week-ends de dégustation. Tout d’abord les 11 et 12 décembre pour les membres de son Wine Club (25€/an) qui pourront goûter le millésime 2020 et acheter Gouttes d’O et Petit Gris 2020 (600 bouteilles seulement). Ensuite, les 18 et 19 décembre où le magasin sera ouvert à tout public, mais uniquement pour le Gouttes d’O.
Les autres cuvées seront disponibles plus tard dans l’année. Selon Vincent Dienst, maître de chai du domaine, le Gouttes d’O 2020 est très prometteur car il allie à la fois fruité, fraîcheur et minéralité. Boutique en ligne.
Dans le cadre des Fêtes de fin d’année, le DOMAINE DU CHANT D’EOLE a décidé de ne pas organiser de Marché de Noël mais propose malgré tout une vitrine de Noël accessible aux professionnels et cavistes jusqu’au 17 décembre 2021. Avec un accent mis sur le nouveau « Royal Eole Belgian Spritz » à mélanger avec les bulles du domaine.
Les coffrets sont également en vente en ligne sur le site du domaine (ICI) et peuvent être livrés partout en Belgique.
Un franc succès depuis sa reprise pour le DOMAINE DU CHENOY, car le domaine est en rupture de stock sur l’ensemble de ses cuvées, sauf sur le Grand Chenoy 2019 qui vient de sortir le 15 octobre dernier. Le domaine est lui aussi actuellement en plein chantier, de grands aménagements sont en effet prévus pour 2022, dont un nouveau chai à barriques et une nouvelle salle de dégustation. Infos : domaine-du-chenoy.be
Nouveau millésime, nouvelles cuvées aussi Anne Geldhof et Christian Balduyck au DOMAINE DE GLABAIS à Genappe qui seront présentées en deux temps.
Tout d’abord, deux versions d’un même blanc de blancs 2019 (en Brut ou en Extra-brut zéro dosage) qui seront mises en vente à partir du samedi 4 décembre avec dégustation le samedi 4/12 de 13h à 18h au Domaine. Ensuite, un brut blanc et un brut rosé 2020 seront également mis en vente, mais seulement à partir du 18 décembre avec dégustation le samedi 18/12 (de 13h à 18h). Des coffrets cadeaux sont aussi proposés (crémant, verres, bouquins balades, etc.) ainsi qu’un coffret Douceur avec des macarons (Les Mac à Oli) et du crémant.
Au DOMAINE DU RY D’ARGENT à Bovesse (Namur), aucun événement particulier n’est prévu en dehors des habituelles dégustations gratuites le premier vendredi du mois de 17h30 à 19h, à ceci près que la dégustation du 3 décembre sera l’occasion d’ouvrir les plus belles bouteilles du domaine avec quelques surprises au rendez-vous, annoncent Audrey et Jean-François Baele.
A noter que la Rosée d’Audrey (médaillée au CMB 2021 et au Concours Meilleur vin belge) sera servie dans l’espace VIP du pavillon belge de l’Expo universelle de Dubaï qui se tient jusqu’au 31 mars 2022. Une très belle vitrine pour les vins wallons.
A deux pas de Saint-Ghislain, la coopérative VIGNOBLE DE SIRAULT est un projet de village, avec diverses parcelles dans les jardins des habitants ou sur des terrains leur appartenant. Depuis novembre dernier, la coopérative organise une dégustation de ses vins au chai (à côté de la pharmacie) le premier dimanche du mois de 11 à 14h.
Le 5 décembre, le chai se transformera en Marché de Noël avec dégustation et vente de la nouvelle cuvée d’effervescent (mono-cépage Johanniter) et de produits de bouche locaux. Infos : page Facebook.
Au domaine TERRE DES FOURS À CHAUX, François Romuald se réjouit d’avoir vendu toute sa production 2020 et annonce la refonte de son petit domaine. « Nous étions associés avec un ami pour cultiver 2ha de vignes, mais nous avons décidé de nous retirer de cette association et avons planté un nouveau vignoble au Château d’Obigies (Pecq) ». A découvrir prochainement donc.
Evénement au domaine TOUR DE TILICE où Simon Delforge sort en effet sa toute première cuvée pour les fêtes de fin d’année : la 101. Assemblage original de Muscaris, de Johanniter et de Chardonnay, cet effervescent extra-brut dosé à 2 grammes seulement, offre un joli nez et une bouche souple et élégante, avec une acidité parfaitement équilibrée.
Planté en 2018 par Simon Delforge et son épouse sur les terres familiales (5,5 hectares aujourd’hui), le domaine Tour de Tilice s’est inscrit dès le début dans une démarche d’élaboration de vins effervescents bio, les premiers pieds plantés ont obtenu leur certification bio au début de cette année 2021. Infos : tourdetilice.be
A deux pas de là, la coopérative VIN DE LIÈGE n’organise aucune activité particulière pour cette fin d’année, mais sortira le 4 décembre Insoumise, Insoumise réserve, Meuzenne et … deux nouvelles cuvées réservées dans un premier temps aux coopérateurs :
Paradis des chevaux – vendange entière : un vin tranquille rouge, 100% Pinotin, issu du meilleur terroir du domaine, entièrement bio, rappelons-le, vinifié en vendange entière et élevé 18 mois en barrique. Présentation aux coopérateurs sur Vimeo: https://vimeo.com/642694389
Abrupte : un Brut 2020 en méthode traditionnelle, issu à 100% de Souvignier Gris. Il complète la gamme des vins réservés aux épiceries et magasins bio. D’une belle fraîcheur, il offre une belle palette aromatique de fruits à chair blanche et d’épices.
Le principe des vins réservés aux membres dans un premier temps est également appliqué par le DOMAINE W à Saintes (Tubize – BW).
En décembre, Sophie Wautier et Dimitri Vander Heyden présenteront le millésime 2019 à leurs membres qui pourront venir chercher leurs bouteilles les 11-12 ou 13 décembre, ainsi que les 19 et 20. S’il reste des bouteilles, celles-ci seront proposées via le Shop lors des événements 2022.
Deux nouveautés seront également présentées dès qu’elles seront finalisées : un assemblage de Gueuze Tilquin et Pinot meunier du domaine (LIEN) et un cidre bio réalisé avec Pom d’Api qui a assemblé 70% de cidre avec 30% de jus issus de grapillons prélevés dans le vignoble. La fermentation a été arrêtée pour garder un peu de sucrosité.
On connaissait déjà la Meuzenne, un produit étonnant à mi-chemin entre la bière lambic et le vin mousseux élaboré par le sommelier Andy De Brouwer et Vin de Liège depuis plusieurs années, mais il y aura bientôt aussi une nouvelle gueuze avec des raisins du Domaine W (Saintes).
Installée à Bierghes (Rebecq), dans la vallée de la Senne, la Gueuzerie Tilquin est l’unique gueuzerie de Wallonie. Cette entreprise de coupage de gueuze à l’ancienne (ou Oude Geuze) achète habituellement des moûts fraichement brassés chez différents producteurs de la région (Pajottenland et Bruxelles) qu’elle met en fûts de chêne pour fermentation et maturation durant 1, 2 ou 3 ans. Les lambics obtenus sont assemblés et mis en bouteille pour donner, après 6 mois de refermentation, la Gueuze Tilquin à l’ancienne.
Depuis plusieurs années, Pierre Tilquin développe toutes sortes de bières aux fruits (quetsche, mûre, sureau,…), mais aussi au raisin, en provenance d’Alsace (Pinot noir, Pinot gris, Riesling et Gewürztraminer).
Dans le courant de décembre – les étiquettes sont en cours de réalisation, la Gueuzerie présentera la Gueuze Pinot Meunier Tilquin à l’Ancienne, produite avec des grapillons récoltés en seconde vendange au Domaine W.
« Nous recevons les raisins frais, explique Pierre Tilquin,que nous égrappons et faisons fermenter durant 4 mois conjointement avec des jeunes lambics de 8 mois, pour obtenir un lambic fruité. On part d’une proportion de 1000 kilos de fruits pour 1000 litres de lambic, mais on arrive finalement, après assemblage avec d’autres lambics, à une teneur en fruit de 250-280gr par litre ».
Ce nouveau produit sera disponible dans le courant du mois de décembre, juste avant les fêtes si tout va bien, à la fois au Domaine W (±1000 bouteilles) et à la Gueuzerie (+/±3500 bouteilles) à un prix autour de 14 euros.