Planté en 2021 et 2022 en Gamay et Chasselas, le vignoble du Val Notre-Dame fait partie intégrante de Terres du Val, un domaine sur lequel la famille Jolly développe une série de projets durables (la Ferme du Val, Naxhelet, “Boulangépicerie” Champain). Mené en biodynamie, il s’étend actuellement sur 10 hectares.
La famille Jolly recherche à présent un.e responsable de production (vignes et chai) qui sera en charge de la production des vins tranquilles blancs et rouges ainsi que d’un effervescent.
Parmi les tâches à assurer, l’installation et de l’aménagement du chai prévu pour 2024, la gestion du vignoble, du chai et des équipes, l’obtention des agréments, et plus encore…
Le ou la candidat.e doit avoir une formation BTS viticulture-œnologie et une expérience d’au moins 10 ans avec minimum 8 vinifications à votre actif. Formation en agronomie bienvenue, et la connaissance de la biodynamie est un atout.
Alors que le vignoble s’apprête à fêter en juin prochain ses vingt ans d’existence et les cinq ans de l’arrivée des deux frères Despatures, le domaine a récemment lancé un « Club des Amis du Chenoy ».
Celui-ci compte déjà 150 membres et est organisé en deux formules : « Ami » et « Grand Ami ».
Avec le versement d’une cotisation unique de 150 euros, « l’Ami » reçoit un carton découverte des six vins du domaine, une bouteille d’Helixir en prime et toute une série d’avantanges (primeurs, réductions,…) et pour 300 euros, le « Grand Ami » reçoit deux cartons, un Helixir ainsi que du jus de raisin, un pot de miel et une sélection de chocolats Gerbaud choisis en accord avec les vins.
D’autres avantages sont également prévus, ils sont à découvrir sur domaine-du-chenoy.com.
Ces nouvelles variétés résistantes venues d’Italie
Après avoir consacré deux lettres d’infos à la place des cépages résistants en Wallonie (Lettres n°2 et n°9), voici à présent un focus sur les nouveaux cépages résistants italiens qui pourraient bien bouleverser le paysage vinicole des prochaines années.
Depuis la création du domaine du Chenoy par Philippe Grafé en 2003, les variétés de vignes résistantes connaissent une croissance permanente, même si les deux cépages les plus populaires en Belgique demeurent le Chardonnay et le Pinot noir. Les locomotives à bulles que sont le domaine du Chant d’Eole et Ruffus, y sont évidemment pour quelque chose.
Représentant 30 à 40% des vignes plantées en ce royaume, les cépages résistants ont permis de développer ces dix ou douze dernières années en Wallonie une viticulture plus respectueuse de l’environnement et l’émergence de domaines bio, tels que Vin de Liège, Château de Bioul, Tour de Tilice, Domaine de la Bouhouille, Coteaux des Avelines ou quelques autres.
Outre le fait qu’ils nécessitent moins de traitements phytosanitaires, ils permettent grâce à leur originalité, de développer progressivement une véritable identité belge. Et en cette période de changement climatique, c’est tout sauf négligeable.
Cette tendance est loin de s’inverser, car, depuis un an ou deux, de nouvelles variétés arrivent arrivent dans nos vignobles, dont celles de la coopérative Vivai Cooperativi Rauscedo – VCR en Italie, la plus grande pépinière dans le monde.
« Elles sont, explique le pépiniériste italien, le résultat d’un programme de croisement entamé en 1998 pour obtenir des nouveaux cépages résistant au mildiou et à l’oïdium avec un potentiel œnologique élevé. Ceux-ci contiennent une part prépondérante du génome de Vitis V. (plus de 90%) par rapport aux porteurs de résistance du genre Vitis. Ces programmes ont été intensifiés depuis 2006 grâce à la constitution de l’Institut de Génomique Appliquée – IGA dont VCR est partenaire financier.
Depuis 2015, VCR a également entamé un programme de croisement pour obtenir des nouveaux cépages résistants de cuve, de table et de porte-greffe ainsi que des variétés autochtones améliorées (VAM) sélectionnées dans le but d’allier tradition et innovation dans leur ADN. »
Ces dernières années, des centaines de croisements différents ont ainsi été réalisés, aboutissant à des centaines de milliers de génotypes résistants, qui sont en cours d’évaluation agronomique et œnologique. Dans un avenir proche, seront donc disponibles sur le marché des variétés résistantes issues de variétés italiennes telles que Glera, Nebbiolo, Sangiovese, Cannonau, etc. Ou également issues de cépages français (Sémillon, Chenin, Tannat, Syrah) ou espagnols (Albarino, Parellada, Macabeo, Godello…).
Quatrième génération
Premier acteur mondial dans son domaine, VCR produit 80 des 130 millions de boutures de pieds de vigne achetées chaque année en Europe, dont 2,3 millions de boutures de variétés résistantes. La coopérative multiplie quelque 646 variétés, dont une soixantaine destinées à la table. Près de la moitié de sa production est exportée, c’est dire l’importance de la pépinière.
« Aujourd’hui, a déclaré Kevin Baralon, directeur de VCR France sur Vinseo , sur la base des croisements des années 1970 réalisés en Allemagne, en Hongrie, en Autriche, en Suisse et en Italie du Nord, nous avons une large palette de cépages de quatrième génération qui permettent une production viticole qui est bien tolérée par le consommateur. »
La création d’une nouveau cépage résistant nécessite plus 15 ans de recherche et d’observation, les résistants sont donc dignes de confiance, contrairement à ce que certains opposants répètent.
Et surtout, comme le souligne l’association PIWI sur son site (le nom allemand des résistants), « des quantités importantes de produits phytosanitaires (fongicides) sont appliquées en viticulture pour prévenir d’éventuelles infestations fongiques et sécuriser la récolte. Selon les analyses de l’office statistique de l’UE (EuroStat), l’utilisation de pesticides par hectare et par an en viticulture est de loin la plus élevée par rapport à tous les autres produits agricoles produits dans l’UE. Cependant, les vignes PIWI ont une résistance élevée aux maladies fongiques et permettent une réduction significative de l’utilisation des pesticides et protègent ainsi l’environnement.
(…) Les vignes PIWI sont des croisements entre les espèces de Vitis, où les caractéristiques exceptionnelles, la résistance et les qualités du vin sont combinées les unes avec les autres. Un élevage et une sélection ciblés aboutissent à de nouveaux cépages innovants qui permettent de rendre la viticulture plus durable et de relever les défis futurs du vignoble. Tous les cépages PIWI actuellement agréés pour la viticulture sont créés selon la méthode classique de sélection de la vigne. »
Dans le cadre du programme transfrontalier EMRWINE Euregio Rhin Meuse, le directeur de VCR, Eugenio Sartori, présentera les 2 et 3 février 2023 une vingtaine de microcuvées de ces nouveaux résistants qui portent des noms qui résonnent familièrement à l’oreille: Pinot Kors, Pinot Iskra, Merlot Kanthus, Merlot Khorus, Sauvignon Kretos, Nepis ou Rytos, ou encore Cabernet Eidos ou Volos, pour ne citer que ceux-là. Un Chardonnay résistant est même annoncé… [A noter toutefois que la conférence est déjà complète]
Focus sur quelques-uns d’entre eux :
> Pinot Iskra B : SK-00-1/7 x Pinot blanc (code UD. 109-033). Sur le plan sensoriel, Il est très similaire au Pinot blanc parental. Son profil aromatique montre une bonne intensité d’arômes fruités-fermentaires, floraux et d’agrumes. Il convient à la production de vins mousseux ou de vins parfumés.
> Soreli B : Tocai Friulano x 20-3. Excellente résistance au mildiou (Rpv 12, Rpv 3) et bonne à excellente résistance à l’oïdium. Sensibilité réduite au botrytis et à la pourriture acide. Potentiel oenologique : l’accumulation de sucre est excellente et l’acidité est dans la moyenne, même les années chaudes. Il est adapté à l’assemblage avec Fleurtai pour des vins structurés.
> Pinot Volturnis N : Pinot noir x 99-1-48 (code UD. 156-312). Excellente résistance au mildiou. Proche du cépage parental Pinot noir, son profil offre de délicates notes florales, puis de fruits rouges et d’épices. Haute teneur en anthocyanes.
> Pinot Kors N : Pinot noir x 99-1-48 (code UD. 156-537). Lui aussi proche du Pinot noir, son profil aromatique présente des notes intenses de fruits rouges mûrs rappelant les cerises noires et les fraises des bois, perceptibles également en fin de bouche.
> Fleurtai B : Tocai Friulano x 20-3 (code UD. 34-111). Résistance au froid jusque -23°C ! Bonne accumulation de sucre avec une acidité moyenne. Notes de fleurs blanches, poire et d’amande typiques du parent Tocai Friulano.
> Sauvignon Rytos B : Sauvignon x Bianca. Très bonne résistance au gel. Notes tropicales combinées à un parfum minéral marqué. Ce cépage permet d’élaborer des vins à la trame aromatique intense et à l’amplitude potentielle positive et très complexe. On retrouve des propriétés du même ordre dans le Sauvignon Nepis ou le Sauvignon Kretos.
> Merlot Khorus : Merlot x 20-3 (code UD. 31-125). Très bonne résistance au mildiou et bonne résistance à l’oïdium. En moyenne, sensible au botrytis, à la pourriture acide et à l’anthracnose dans des conditions favorables au développement de la maladie. Résistance jusqu’à -20°C. Son profil aromatique montre des notes évidentes de fruits rouges. Haute teneur en anthocyanes et en tanins pour un développement de qualité lors d’un élevage moyen à long.
> Kersus : SK-00-1/7 x Pinot blanc (code UD. 109-052). Excellente résistance à Peronospora et bonne résistance à l’oïdium. Bonne résistance aux baisses hivernales jusqu’à -20°C. Sur le plan sensoriel, le vin de Kersus s’apparente au Chardonnay avec quelques notes de Pinot Grigio. Grande intensité de senteurs florales et d’agrumes qui évoluent vers les fruits exotiques.
> Julius : Regent x 20-3 (code UD. 36-030). Bonne résistance au mildiou et à l’oïdium. Sensibilité réduite à l’anthracnose. Le profil aromatique est très positif en raison des composés glycosides qui s’accumulent de façon optimale en intensité et amplitude. Il a une concentration de notes florales et fruitées supérieure à la moyenne.
Dossiers et fiches techniques disponibles sur le site de VCR.
Témoignages de nos membres
En Wallonie, plusieurs domaines ont déjà plantés des cépages VCR à titre expérimental.
A la coopérative Vin de Liège, une première plantation a été faite en 2021 avec quatre variétés issues de croisement avec du Pinot noir. « Leur comportement a été parfait, déclare Alec Bol, administratreur-délégué, la résistance au mildiou fut totale en 2021 alors qu’il y en avait un peu partout,. De l’oïdium a touché les feuilles d’un des cépages, mais nous étions prévenus de sa sensibilité. Une petite récolte en 2022 nous a permis de faire des essais de vinification, mais il faut reconnaître que nous ne sommes pas équipés pour des micro-cuvées. Il est plus facile de vinifier 6000 litres que 6… Nous allons en planter d’autres, des Merlots cette fois, en collaboration avec le Vignoble des Trois Rois dont une des parcelles touche la nôtre, cela permettra d’en développer davantage. »
Vingt kilomètres plus à l’est, au Domaine des Marnières à Warsage, Benoît Heggen est lui aussi très enthousiaste. « J’ai planté 2 x 500 pieds de Pinot Kors et de Kersus pour pouvoir remplir un fût de chaque variété mais je n’ai pas encore effectué de vinification. Durant ces deux premières années de production, j’ai pu observer une forte croissance alors que la parcelle est sur des sols de graviers. Je n’ai fait aucun traitement, et le Chardonnay juste à côté a été lui fortement touché par l’oïdium. Une chose intéressante à relever, le porte-greffes est plus haut que les autres, la plante a donc beaucoup plus de nourriture pour alimenter l’œil qui va sortir. »
Enfin, dans le Brabant wallon, à Villers-la-Ville, Matthieu Roy a planté l’an dernier 3,5 hectares de cépages résistants, dont une large part de Merlot Khorus et de Pinot Kors. « Je n’ai bien sûr pas encore assez de recul, mais j’ai constaté une très belle vigueur et seulement 2% de pertes. Tous deux résistent sans traitement, même si l’oïdium a touché quelques feuilles. Et le 15 novembre, j’avais encore beaucoup de feuilles. »
Pour fêter sa double décennie et les 5 ans de la nouvelle équipe, le Domaine du Chenoy présente une eau-de-vie élaborée à base de son Muscat bleu. A découvrir pour les fêtes, et après…
Planté en 2003, le domaine du Chenoy avait frappé fort à l’époque en plantant dix hectares de variétés résistantes. Philippe Grafé ne savait pas alors qu’il allait révolutionner le monde viticole belge et encourager toute une série de vignerons wallons à entrer « en résistance ».
En 2017, Philippe Grafé a cédé sa place à la tête du vignoble à Jean-Bernard et Pierre-Marie Despatures, mais toujours avec Fabrice Wuyst, son ancien associé. Le duo modifia les assemblages, diminua le nombre de cuvées, introduisit des barriques et acheva la certification bio. Un virage très remarqué.
Aujourd’hui, pour fêter les 20 ans du domaine et rendre hommage à son créateur (dont l’empreinte digitale figure sur l’étiquette), les frères Despatures viennent de sortir une eau-de-vie réalisée en collaboration avec Bernard Zacharias, ami de Philippe mais surtout ici directeur de la distillerie Radermacher à Raeren, non loin de la frontière allemande.
Celui-ci a réalisé un distillat de Muscat bleu (planté en 2004) qui a ensuite été élevé trois ans dans des barriques de bourbon et « fini » dans une barrique de Grand Chenoy.
Baptisé Helixir (dont le nom évoque l’escargot namurois), cette eau-de-vie est très parfumée et savoureuse, avec des notes de miel et de poire, et une légère pointe de violette.
Le Chenoy rejoint ainsi le club des vignobles wallons qui distillent une partie de leur production, à savoir e.a. Ruffus, Eole ou Bousval. A priori, ce ne sera pas un coup d’essai, car de nouvelles barriques sont déjà à l’élevage.
En vente au domaine au prix de 45€ (bouteille de 50cl) – Dégustation sur place le 10/12. Infos : page Facebook du domaine.
Voici quelques événements à ne pas rater dans le vignoble wallon en cette fin d’année qui devrait être enneigée…
10 décembre – Show Cooking au Chant d’Eole !
Une première pour le Chant d’Eole : Carlo de Pascale et son complice Sébastien Hayot proposent un show cooking dans le « Restaurant dans les Vignes » le 10 décembre à midi. Un moment unique d’inspiration pour vos dîners de fêtes. Au menu : mise en bouche, entrée (truite fumée), plat (ballottine de volaille) et dessert. Prix : 75 € par personne / hors boissons à réserver sur le site du domaine : www.chantdeole.be/show-cooking
10 décembre – Helixir
Le domaine du Chenoy fera déguster Helixir, une eau-de-vie produite pour son 20e anniversaire. Cf. article dédié.
10 et 17 décembre – Vin de Liège
La coopérative annonce deux dégustations de 6 de ses vins, sur place, au chai. L’adresse: rue Fragnay 64 à 4682 Heure-le-Romain. Infos: 04 344 00 14 ou info@vindeliege.be.
10 et 17 décembre – Château de Bousval
Les samedis 10 et 17 décembre de 10h30 à 12h30, ventes et dégustation au Vignoble du Château de Bousval. Vous aurez la possibilité de déguster le Gouttes d’O, le Tout Cru et le Marc de Bousval que vous pourrez acheter. àla bouteille ou par caisse. A cette occasion, la caisse découverte “La Totale du Château de Bousval” y sera également mise en vente, en édition limitée : avec six vins dont trois rares… L’adresse: 23 rue du Grand Arbre à 1470 Bousval. Infos: 06 755 07 20 ou info@chateaudebousval.be
17 décembre – Vin du Pays de Herve
C’est de saison, la coopérative de VDPH propose un « vin chaud » dans les vignes autour du chai. Réservation sur le site. Prix: 3 euros. Infos: 0472 49 37 09 ou info@vindupaysdeherve.be
18 décembre – Virton
L’équipe du Poirier du Loup à Torgny mettra ses vins en vente au Noël du Coeur, organisé par le Rotary sur la Grand-Place de Virton le dimanche 18 décembre. Concerts à partir de 16h, mini-marché de 18 à 20h. Depuis 20 ans, cette opération vient en aide aux personnes les plus défavorisées de la région. Infos: www.virton.be/evenements/noel-du-coeur
En plus du marché, les vins du Poirier du Loup seront proposés en coffrets de 1, 2 ou 4 bouteilles à 20, 40 ou 60€ à commander via lepoirierduloup@gmail.com et à retirer à la cave le jeudi de 10 à 12h, place Albert Paul à Torgny.
> 30/12 – le Chalet d’Hiver du Chant d’Eole
Après sa réussite durant tout l’été dernier, le Restaurant dans les Vignes du Domaine du Chant d’Eole devient le Chalet d’Hiver jusqu’au 30/12 (photo ci-dessus) et propose un buffet savoyard revisité à la belge avec du fromage à raclette belge, fondues de fromage, buffet de salaisons belges et de crudités, et tout cela pour un prix de 32 €. La carte de suggestions fait bien sûr la part belle aux plats de saison avec, notamment, une choucroute maison, un superbe cassoulet, un civet de gibier… et l’indispensable tartiflette. Le tout arrosé d’une carte boissons et vins toujours 100% belges !
Horaire : du mercredi au dimanche en soirée, ainsi que le midi samedi et dimanche. Vu le succès déjà enregistré pour cette nouvelle activité, le restaurant sera à nouveau ouvert du 6/1 au 5/3/2023. Infos et réservations sur le site www.chantdeole.be ou par téléphone du lundi au vendredi de 9 à 12h au 065/22 05 00 ou encore par email à events@chantdeole.be.
Viticulture et climatologie : un sujet d’actualité
L’anticipation des risques climatiques (pluie, gel, grêle, etc.) et des maladies susceptibles d’affecter la qualité des raisins et des vendanges est un enjeu majeur dans notre viticulture. Chercheur à l’ULiège et l’UBourgogne, le climatologue Sébastien Doutreloup s’intéresse au sujet depuis plusieurs années. Entretien.
« Mon intérêt de climatologue pour la vigne a débuté à la fin de ma thèse de doctorat, explique-t-il, j’étais toujours assistant à l’Université et il fallait que je trouve un sujet de recherche. Il y a de plus en plus de vignobles en Wallonie mais personne n’étudie le climat de la vigne. En Belgique du moins, car j’ai beaucoup de collègues étrangers qui le font.
J’ai donc initié un partenariat avec l’Université de Bourgogne et je suis parti à Dijon pour travailler avec eux. Mais la vigne est immensément complexe, comme le climat, je me suis donc contenté des variables climatiques qui influencent la vigne. On parle souvent de changement climatique, mais la difficulté est de caractériser ce changement et de décrire l’évolution des cépages qu’il faudrait prévoir. »
Pour répondre à cette question, Sébastien Doutreloup s’est donc associé à d’autres climatologues et chercheurs, dont Benjamin Bois, agronome de Dijon et de l’Institut de la Vigne et du Vin (Université de Bourgogne). Ensemble, ils ont choisi d’utiliser le Modèle Atmosphérique Régional (MAR) développé à l’Uliège afin de comparer le climat belge avec celui de la Champagne, de la Bourgogne, de l’Alsace et du Jura et d’identifier la position de la Belgique dans cette comparaison et sa potentialité viticole actuelle avec le réchauffement climatique.
Plus de 150 points de collecte
« Développé majoritairement à Uliège, le MAR est utilisé pour les prévisions météo mais aussi pour la vigne. Pour observer le climat, relève le chercheur, des données ont été enregistrées en Belgique à partir de 27 stations du réseau SYNOP installées entre 2000 et 2020, et en France, à partir de 145 stations réseau Météo France.
Nous avons ainsi pu analyser plusieurs variables. Tout d’abord, les variables météo annuelles et saisonnières (température annuelle, minimale et maximale, pluviométrie) mais aussi les indices bioclimatiques (l’indice d’Huglin qui donne une bonne idée du climat nécessaire à la culture d’un cépage), mais aussi les jours de gel au printemps, les jours chauds en été ainsi que les précipitations cumulées d’avril à septembre.
A cela s’ajoutent encore l’observation des indicateurs phénologiques du Chardonnay, variété commune aux quatre régions, aux quatre stades clés de son développement (débourrement, floraison, véraison et maturité) ainsi que plusieurs autres données comme le pourcentage d’années gélives après la date de débourrement.
Ces données, poursuit le climatologue, ont été transformées en indicateurs phénologiques pour voir si MAR permettait de bien représenter les stades-clés de la vigne (nous avons regardé cela pour le Chardonnay) ainsi que plusieurs autres données comme le pourcentage d’années gélives après la date de débourrement.
L’étude continue de ces variables a permis de classer les types de climats et de voir qu’à chaque type de climat était associé un type de cépage. Cela va du Müller-Thurgau et du Pinot gris dans les climats froids à la Syrah ou au Viognier dans les climats chauds jusqu’au Nebbiolo dans les climats très chauds. On voit ainsi qu’en Belgique, on préfèrera le Pinot gris plutôt que le Carignan réservé aux climats chauds et très chauds.
Ces variables, représentées dans le tableau ci-après, permettent de dire que la Belgique (considérée dans son ensemble , région côtière et région de l’Ardenne exclues) est la région où les températures minimales moyennes sont les plus basses au printemps (1,3°), mais aussi en été (20.0°) ou sur l’année (10,2° de moyenne).
Au niveau de la pluviométrie, pour les quatre régions, le Jura est celle qui a l’indice le plus élevé – (1339 mm/an) et l’Alsace la plus faible (614mm/an). En Belgique, la moyenne de 827mm/an.
Belgique = Champagne ?
« On pense souvent que la Belgique ressemble à la Champagne, mais si l’on considère les degrés-jour qui permettent d’évaluer la rigueur du climat d’une année à l’autre et d’une région à l’autre, on constate que le climat est plus froid chez nous, avec un écart de l’ordre de 180 degrés-jour environ et surtout que notre pays est la plus gélive des quatre régions. »
A noter que pour 2020, l’indice d’Huglin est de 1800 degrés-jour mais seulement de 1100 en 2021. Il est important dès lors de regarder à la fois la moyenne sur 20 ans, mais également sa variabilité.
Sébastien Doutreloup et ses confrères ont également étudié les stades de développement du Chardonnay. Très présente dans les trois autres régions, c’est aussi la variété la plus plantée en Belgique.
« La Belgique est la région la plus tardive à tous les stades de croissance du Chardonnay et il faut absolument que sa maturité phénologique soit atteinte avant le 31/10, car après cette date, il fait trop froid pour vendanger.
En synthèse, on peut dire que sur la période 2000-2020, la Belgique est :
classée comme « très froide » selon l’indice d’Huglin,
plus tardive que la Champagne et le Jura, il faut donc préférer d’autres cépages plus précoces pour éviter le risque de non-maturité,
le gel printanier est le plus gros risque, il gèle après débourrement quasiment un an sur deux. Il faut donc préférer les cépages au débourrement tardif
les précipitations et les jours chauds ne sont pas un risque, sauf peut-être dans le sud de la Wallonie. »
Quid de l’avenir ?
Qu’en sera-t-il de la viticulture belge dans un futur proche ou lointain ? Sébastien Doutreloup et les autres chercheurs en climatologie confrontent leurs simulations aux modèles du GIEC qui estiment l’évolution du climat en fonction des émissions des gaz à effets de serre.
Si l’on utilise le scénario de réchauffement climatique le plus réchauffant, on se dirige vers un indice d’Huglin de + de 2000 degrés-jour avec une augmentation de 5 à 6°C d’ici la fin de ce siècle. Ce qui signifie que l’on pourra alors planter du Grenache ou de la Syrah en Belgique…
« Mais certains scénarios vont plus vite que ce que certains modèles annoncent, conclut-il. Etant donné que le changement climatique est plus rapide que le développement d’une vigne, certains viticulteurs me demandent s’il faut déjà déjà planter du Merlot pour les prochaines années. Le climat évolue et se réchauffe, certes, mais, en Belgique, il subsiste aussi une grande variabilité météorologique.
Comme je l’ai déjà souligné, l’indice d’Huglin était de 1800 chez nous en 2020 et seulement de 1100 l’année suivante. Cela implique une énorme différence de production, notamment au niveau de la vigne, et cette variabilité, il y a fort à parier que nous allons la garder.
Quant à savoir si la Belgique a le même climat que la Bourgogne il y a 40 ans, je dirais que cela dépend du point de comparaison. Selon l’indice d’Huglin, oui, effectivement, mais celui de la Bourgogne aussi, nous avons donc un décalage d’une trentaine d’années climatologiquement parlant. Il est aussi normal que certaines années soient meilleures que d’autres, cela existera toujours, et si on lisse cela sur 10 ou 20 ans, nous évoluons effectivement vers des températures plus chaudes. Mais il peut y avoir des variabilités au sein d’une même année et en 2023, les vendanges pourraient se faire 15 jours plus tard. D’autres études sont déjà en cours, nous ne sommes qu’au début de la climatologie appliquée à la vigne… »
Entretien : Marc Vanel
> Les commentaires de cet article sont extraits d’une présentation du Dr Sébastien Doutreloup effectuée dans le cadre du projet EMRWine en mai dernier et d’un entretien réalisé en septembre.
Les derniers coups de sécateur ont été donnés début octobre, les raisins des domaines wallons sont déjà tous pressés et en cuve. Voici quelques impressions recueillies en direct chez les vignerons. Tous ne sont pas là, mais cela donne déjà, province par province, une bonne idée de ce millésime qui s’annonce plus que prometteur.
BRABANT WALLON
Vendanges biodynamiques au Domaine W à Saintes qui a enregistré des records en qualité et quantité et qui permettront de sortir 35.000 bouteilles de ce millésime. Et Dimitri Vander Heyden de remercier leurs 400 membres ultra motivés qui se sont relayés pour ces vendanges, pendant 10 jours, même sous la pluie.
Au Domaine de Mellemont à Thorembais (qui vient de relooker ses étiquettes), Matthieu Dumont est satisfait du millésime : « la qualité est là: beaux raisins, peu de pourriture, taux d’alcool un peu plus élevé pour certaines cuvées (on passe de 11,5% à 12,5%). Au niveau quantité, on est étonnamment un peu en dessous de la moyenne. Deux variables pourraient expliquer cela : le manque de jus (raisins un peu plus petits) et/ou l’efficacité de notre vieille presse. »
A Genappe, Anne Geldhof et Christian Balduyck déclarent pour le Domaine de Glabais que « l’année a été particulièrement exceptionnelle au niveau climat et donc propice au développement de nombreuses grappes avec un jus de qualité exceptionnelle. La pluie de septembre fut la bienvenue et a permis aux baies de doubler de volume et dès lors, de se gorger de jus.
Mais elle a aussi retardé quelque peu les dates de vendanges (qui étaient annoncées plus précoces que les années précédentes) et nous a obligés à postposer celles-ci. Finalement la cueillette s’est terminée le samedi 24 septembre, donc pas plus tard que les années précédentes et nous avons réalisé celles-ci en 3 journées réparties sur 3 week-ends. Nous en profitons pour dire que nous avons été entourés durant ces journées de personnes incroyablement motivées, qui ont mis une ambiance du tonnerre et nous tenons tout particulièrement à les remercier. »
« Cette année aux Coteaux des Avelines, commente Arnaud Duchêne, les vendanges étaient d’une grande générosité: de magnifiques raisins en qualité et en quantité. Nous attendons avec impatience les fins des fermentations et nous sommes déjà très optimistes quant aux résultats. Nous espérons d’ores et déjà avoir plein d’autres millésimes providentiels comme l’année 2022: pas de dégât de gel printanier, un ensoleillement estival exceptionnel, pas de pression de maladies. Nous avons volontairement peu effeuillé pour éviter l’échaudage des raisins (brûlure des raisins par le soleil lors de canicule).
Ce feuillage et notre enherbement total ont contribué à maintenir une certaine fraîcheur dans le vignoble et permis une maturation idéale des raisins. Les pluies de septembre et octobre ont parfois perturbé les choix des dates de vendange (plusieurs changements de dernière minute), mais étaient bénéfiques aux vignes et aux raisins qui ont pu mûrir doucement. Les vendanges étaient également l’occasion pour nous d’inaugurer notre « wine house » (cabanon) en bas des vignes pour le plus grand plaisir festif et gustatif des joyeux vendangeurs de l’ASBL « Les Amis des Coteaux » et des visiteurs de fin de saison. »
Au Château de Bousval, Vincent Dienst annonce lui aussi un très beau millésime avec de hauts rendements. « Mais comme il y a eu une période froide et pluvieuse, il a fallu faire preuve de patience pour que les raisins mûrissent bien malgré le développement de botrytis par endroits. Nous avons terminé nos vendanges le 8 octobre, avec une très bonne maturité des raisins. Cela fera beaucoup de bien après le millésime 2021 qui fut très compliqué », conclut-il.
Au Try d’Argenteuil planté en 2020 à Lasne, Hervé Vanden Waeyenberg relève que « si les mesures anti-Covid en 20-21 avait permis de bénéficier de bénévoles très heureux de sortir de Bruxelles quelques heures, a contrario, cette année, il y avait clairement une pénurie de vendangeurs alors que la récolte s’annonçait abondante. Nous avons donc fait le choix radical de renoncer aux vendanges manuelles, ce qui a évidemment d’énormes conséquences pour la suite.
Fin août-début septembre, lors des échantillonnages réalisés en collaboration avec Clément Dawagne, le vinificateur de Jean-François Baele, nous nous sommes rendus que le raisin prenait 1,5° d’alcool par semaine, ce qui a précipité la décision de vendanger rapidement. Tout fut fait autour du 7 septembre, ce qui peut paraître une hérésie mais indispensable compte tenu des contraintes logistiques liées au transport et au pressage nécessairement rapide vu les fortes températures afin de ne pas altérer la qualité des raisins récoltés.
Le résultat fut top, d’autant que la vigne présentait une parfaite qualité sanitaire, le contraire aurait nécessité une intervention manuelle pour éliminer les baies malades. Au niveau des résultats, nous escomptons plus de 6.000 bouteilles de Chardonnay (1 ha) et environ 5700 bouteilles de Pinot noir (1 ha). Nous sommes amplement satisfaits du résultat pour des ceps implantés en mai 2020. La vendange 2021 avait été purement symbolique et réalisée aux fins d’expérimentation et de consommation privée. »
HAINAUT
A Quévy, le Domaine du Chant d’Eole avait déjà rentré ses raisins le 9 septembre dernier. Pour Hubert Ewbank, « l’année s’est super bien passée, on est passé à travers le gel lors de la floraison, l’été a été ensoleillé, très peu de traitements, pas d’attaque de mildiou ni d’oïdium ni d’autres maladies, nous avons donc récolté un raisin très sain… La vendange s’est faite pour partie à la main, partie à la machine, ce qui permet de travailler la nuit, quand le raisin est frais. Nous avons deux nouveaux pressoirs Coquard de 8 tonnes qui nous permettent de travailler rapidement et en qualité. C’est très prometteur.
Une année vraiment chouette, poursuit Hubert. Nous avons aussi un nouveau responsable, Laurent Etienne, qui vient de Champagne, qui remplace German Mulet depuis début mai. Deux Français sont arrivés également qui sont prestataires en Champagne et qui vont travailler en cave et à la vigne. Le vignoble et le chai s’agrandissent, les travaux avancent bien mais se clôtureront en février plutôt qu’à la fin de l’année. Cela va être un outil magnifique, on est vraiment sur une belle évolution. »
Selon John Leroy chez Ruffus, « la vendange 2022 chez nous est très bonne, aussi bien en qualité qu’en quantité. Le millésime a été marqué par de nombreux jours de fortes chaleurs, ce qui nous donnera un millésime très solaire et qui se ressent déjà dans la dégustation des vins clairs. La complexité aromatique des vins est magnifique.
Au niveau de la vigne, malgré deux-trois jours de risque de gel, nous avons eu très peu de dégâts sur l’année. On peut signaler un peu d’échaudage dû aux jours de fortes chaleurs de l’été avec un pic à 40,5° le 19 juillet ! Le temps sec a été positif pour l’état sanitaire, mais on a dû arroser la plantation de cette année. En dehors de cela, nous replantons encore 2,5ha cette année pour arriver à 35 et nous construisons une nouvelle cave de 600m2, car nous manquons de place… »
Pour le Domaine Mont des Anges à Mons et Havay, Laurianne Lejour s’exclame : « Quel bonheur de vendanger cette année, 2022 nous a bien fait oublier 2021. Après quelques légères gelées contre lesquelles nous nous sommes protégés, tout s’est parfaitement déroulé, du débourrement à la maturation en passant par la floraison. Seul un petit échaudage a impacté le Pinot meunier, mais les grappes ont bien compensé les grains desséchés.
La cueillette a duré 10 jours ! L’extraction des moûts s’est faite particulièrement facilement. Au 20 octobre, les fermentations alcooliques étaient en cours ou terminées selon les cuvées et les contenants. Les malos sont également en cours sur toutes les cuves et tous les fûts. La seule complication rencontrée en cuverie concerne le débourbage : il a été très difficile de clarifier en statique cette année. Nous aurons certainement d’importants volumes de lies après le prochain soutirage au clair. Les moûts ont un beau degré alcoolique naturel, les dosages de 22 seront certainement faibles.
La coopérative du Vignoble de Sirault, par la voix de son président Jean-Christophe Vanderelst, a ramassé un peu moins de 18 tonnes cette année, soit de quoi produire près de 12.000 litres à base de Johanniter, Muscaris, Pinotin, Souvignier gris et Cabernet Cortis. « Tous les raisins étaient sains et sans aucune pourriture. Après l’année 2021 exceptionnelle dans le mauvais sens du terme, l’année 2022 se révèle à mon sens exceptionnelle dans l’autre sens tant en quantité qu’en qualité. Vive les étés caniculaires! »
A Montigny-le-Tilleul, le Domaine du Blanc Caillou, espère, « si tout va bien, produire un peu plus de 3000 bouteilles de ce millésime… Nous avons récolté près de 1000 litres de Solaris, un peu plus de 1000 litres de Johanniter, près de 250 litres de Souvignier gris et probablement 70 litres de Divico.
A Ostiches (Ath), Adrien Degavre se réjouit lui aussi du bon déroulement des vendanges. La quantité et la qualité sont au rendez-vous pour cette deuxième année de vendanges, mais elles ont pris plus de temps que prévu au vu des rendements et d’un arrêt d’une journée pour cause de pluie. Toutefois, j’ai pu compter pour ces quatre jours et demi de récolte sur des aidants ultra motivés dont certains découvraient les vendanges pour la première fois. J’ai également eu le coup de main d’étudiants en Environnement de l’ARTEM (Mouscron) et d’étudiants en hôtellerie de l’IPES d’Ath. »
Enfin, à Lobbes, pour la coopérative du Domaine de la Portelette, le président Guillaume Grawez déclare que « les vendanges se sont déroulées les 24 et 25 septembre, en présence de 50 coopérateurs le samedi et 65 le dimanche. Nous avons récolté 5,4 tonnes de raisins sur 2,5ha de vignes plantées en 2018 et 2019 qui ne sont pas encore à pleine production. Avec cela, nous allons produire du blanc tranquille, de la mistelle et de l’effervescent. Le tout labellisé bio. »
LIEGE
Alec Bol, pour Vin de Liège, se réjouit « de toutes belles vendanges, avec de beaux rendements (140.000 bouteilles) et de belles qualités. Ce sera notre record absolu. On sent que les vignes commencent à se stabiliser, elles ont maintenant dix ans. »
Au Domaine Tour de Tilice, Simon Delforge annonce que les vendanges de cette année se sont très bien passées. « La qualité gustative et sanitaire des grappes était au top! Grâce au superbe été que nous avons connu, les grappes ont pu se gorger de sucre et la faible pression des maladies nous a permis de rentrer des grappes superbes. Les quantités sont également au rendez-vous avec une production supérieure à l’année dernière. Nous avons eu un bel équilibre entre acidité et sucre. Cela laisse augurer de bonnes cuvées pour le futur.
Parmi les nouveautés, je peux annoncer qu’en plus de notre nouvelle cuvée 101 du millésime 2021, nous allons sortir notre tout premier effervescent à base de Chardonnay avec un léger élevage en fût Barwal. Après près de 2 ans sur lattes, les premières bouteilles sortiront en décembre de cette année. La cuvée s’appellera: Osé. »
Même écho satisfait par Samuel Deuse, au Vignoble des Trois rois voisin, dont les premiers pieds ont été plantés l’an dernier. Il n’y aura donc que quelques milliers de bouteilles en blanc et rosé, en attendant que le vignoble prenne de la maturité. « Les cépages récoltés, explique-t-il, sont : Cabernet cortis, Solaris, Muscaris, Souvignier gris. La qualité était au rendez-vous, un peu de chance pour une première année. Des rendements satisfaisants, ni trop ni trop peu. »
Un peu plus loin, à Montzen, le bilan de la coopérative Vin du Pays de Herve est bref : « quantité : 15.000 litres – qualité : superbe! »
Au Domaine Bellum Fagetum, planté l’an dernier à Beaufays, pas encore de véritable récolte, mais, s’exclame Judith Michel, « nous avons 14 litres!! Et ce sera un vin de champion ! ».
Planté l’an dernier, le Domaine Terres du Val (nom provisoire) à Wanze n’a pas encore vendangé mais, nous assure Charles-Edouard Jolly, les vignes et le projet de chai évoluent très bien.
Au Domaine des Hêtres à Waremme, Nicolas et Jean-Benoît Goffin, dresse le constat suivant : « Nous avons débuté le 11 septembre avec nos cépages destinés aux méthodes traditionnelles ( Pinot noir et Chardonnay, Pinot blanc, Pinot meunier ), 10 jours plus tôt que l’année passée. Dans la foulée, nous avons continué les vendanges pour nos vins tranquilles (Chardonnay et Pinot noir, Pinot gris) avant de terminer avec Helios et Muscat.
Comme chaque année, l’entièreté de notre récolte a été vendangée à la main. La météo agréable de ces derniers mois nous a permis d’obtenir une belle maturité pour nos raisins. La quantité et la qualité étaient au rendez-vous. Nous avons impatience de déguster ce millésime 2022. »
A Warsage, Benoît Heggen, qui vient de fêter les 25 ans du Domaine des Marnières, se dit très surpris de la quantité vendangée. « L’an dernier, on avait fait trois ou quatre jours de vendanges, et cette année 12 à 14 jours. A certains moments, on a même dû arrêter, car on n’avait pas assez de place ! Cette année, on fait 1,3 à 1,6 bouteille par pied, c’est exceptionnel. J’ai dû recommander 20 fûts de 300 litres chez Barwal, mais ce n’est pas évident car on est obligé de réinvestir avec une trésorerie 2021 qui n’est pas mirobolante. Et tous les prix des bouteilles et bouchons ont augmenté…
Cela étant, la qualité est extraordinaire et tout ce qui a été ramassé avant le 13 septembre était magnifique. Comme j’avais assez de Pinot noir, j’ai même fait un blanc de noirs tranquille. Le Chardonnay a été terminé le 26 septembre, le Gewürztraminer le 29 (très aromatique en général) et le Zweigelt le 5/10 : je n’ai jamais vu autant de kilos sur un pied de vigne : 2,4 tonnes sur 500 pieds ! Pour moi, c’est une super belle année, même si elle ne servira qu’à éponger les pertes de l’an dernier. »
LUXEMBOURG
Au Poirier du Loup, annonce Michel Crucifix, « nous avons globalement récolté 80hl sur 1,5ha en production cette année, soit un rendement de 33hl/ha. Les différents cépages ont donné des potentialités en alcool sans chaptalisation de plus de 10.5% du volume, ce qui est nécessaire pour les crémants. Nous avons débuté les vendanges le 3 septembre pour les terminer le 17 septembre, ce qui est aussi précoce qu’en 2018. »
Au Clos de la Fouchère, à Torgny également, Daniel Dries résume la vendange 2022 en deux mots : « Sublimissime Millésime », tout y était, la qualité et la quantité. Ce n’est pas compliqué, nous avons récolté 25 fois ce que nous avions cueilli l’an dernier. Ce n’est pas compliqué par rapport à presque rien en 2021, mais bon, il fallait le faire quand même. Je pense que c’est l’année du siècle ! je dirais que l’année « vingt-deux » pourrait être « Le vin de Dieu ». »
NAMUR
Pour Jeanette van der Steen au Château Bon Baron, « ce fut une très belle période pour toute l’équipe cette année, avec également du beau temps pendant les vendanges. Cette très bonne récolte et les belles quantités sont une bonne compensation pour les quantités limitées de l’an dernier. L’équilibre sucre est bon et pas trop élevé malgré les nombreuses canicules très fortes. La Meuse protège nos vignes de bien des extrêmes. la maturité physiologique ne pouvait pas être meilleure.
L’acidité totale est relativement faible, mais encore suffisante avec de belles proportions entre les différentes formes d’acides. De ce fait mais de par la douceur de l’automne, la fermentation malo-lactique a spontanément démarré pour un certain nombre de nos vins. »
Au Château de Bioul, Vanessa et Andy ont effectué cette année une taille courte suite aux dégâts provoqués par le climat 2021 (4-5 yeux plutôt que 6-8) mais annoncent une très belle récolte, même si réduite « en quantités par choix et pour mieux préparer l’avenir ».
Au domaine du Château d’Annevoie planté en 2020, Damien Briard déclare avoir récolté la moitié de ce qui était prévu. « En tonnage, on avait le poids, mais beaucoup de pulpe et peu de jus. Par exemple, pour 4.2 tonnes de raisin, on aurait dû avoir 32 hl de jus et on n’en a eu que 20… Nous avons vinifié trois cépages en blanc : Solaris (hyper aromatique) et Sauvignac (très droit, avec de beaux arômes fruités) et Johanniter (vinifié en tranquille sous bois très sympa). En rouge, le Cabaret noir a donné un vin exceptionnel, une belle cuvée tout en fruit et en rondeur. Bref, un superbe millésime mais en petites quantités. »
Même écho réjoui du côté du Domaine du Chenoy où Pierre-Marie Despatures déclare que « tout s’est bien passé, nous avons en effet fait 20% de rendement en plus par rapport à 2021 qui, chez nous, était une année “normale +”. Nous sommes évidemment très contents de la qualité et de la quantité. »
A noter que pour ses 20 ans en 2023, le Chenoy sort “Helixir”, une eau-de-vie 100% belge, vieillie en en fûts de chêne à mi-chemin entre cognac et grappa. En collaboration avec la distillerie Radermarcher. A suivre.
Pour le Domaine La Falize, Pierre-Yves Vanhaute dit que « ce millésime a été encore meilleur que le 2018. Indépendamment de la quantité, c’est surtout la maturité phénolique qui est idéale. Nous avons eu des baies avec le taux de sucre souhaité mais l’état sanitaire parfait ainsi que des raisins mûrs me permet d’anticiper un grand millésime. »
A Marche-les-Dames, Lucas Dohy déclare que « le Domaine du Dièdre noir a récolté 7 tonnes par hectare en 4e feuille, soit 108hl. Les raisins étaient sains, aucune maladie à déplorer. Les deux semaines de pluies avant les vendanges ont fait fortement gonfler les raisins mais elles nous ont aussi contraints de reporter la date de vendange pour que le sucre se reconcentre. En ce qui concerne la qualité, elle est correcte, mais il est difficile de comparer sur seulement deux ans.»
Quelque 173 vins provenant de 53 vignobles ont participé à la 18e édition de ce Concours organisé par la VVS, l’association des sommeliers flamands, en collaboration avec les deux associations de vignerons professionnels.
52 médailles ont été décernées : 17 bronze, 17 argent et 18 or au terme d’un après-midi de dégustation rassemblant des sommeliers, journalistes et amateurs. Le service était effectué par les élèves de l’école Ter Groene Poort où se déroulait la manifestation.
Voici les résultats complets :
MÉDAILLES DE BRONZE
Vignobles des Agaises, Ruffus Brut Rosé, Mousseux, 2020
Profitez des beaux jours pour partir à la découverte des vignobles de Wallonie : voici une sélection d’activités de nos membres. Et n’oubliez pas de télécharger notre application mobile sur notre site pour d’autres destinations.
Dans le Brabant wallon
Quatre visites estivales au Château de Bousval
Entre vignes et chai, le vignoble du Château de Bousval vous ouvre ses portes cet été pour quatre visites en groupe de maximum 35 personnes qui vous permettront de découvrir pendant 1h30-2h toutes les coulisses du vignoble et de sa cave.
La visite se termine exceptionnellement par la dégustation du Chardonnay premier cru, du Tout Cru 2020, et des Gouttes d’O, toutes cuvées qui peuvent être achetées, ainsi que les divers marcs de Bousval.
Les dates : les samedis 16 et 30 juillet dès 10h30, ainsi que le samedi 20 et le dimanche 28 août dès 10h30. Le prix d’entrée est de 24,50€, dégustation comprise. Tickets en vente ICI. Les organisateurs vous conseillent de vous munir de bonnes chaussures de marche et de tenue adéquate selon la météo du jour.
L’adresse : Vignoble du Château de Bousval, rue du Grand Arbre 23, 1470 Bousval, chateaudebousval.be
Flâneries gourmandes au domaine W
Cet été, l’équipe du domaine W vous propose de venir flâner tous les vendredis et samedis pendant une heure environ dans ses vignes le long d’un parcours de 2,5km doté de 16 arrêts informatifs tout autour de la propriété. A l’arrivée, une coupe de Brut de Brabant 2019 attend les promeneurs. A déguster sur la terrasse W ou au cœur des vignes.
Concrètement, la promenade se réserve sur eventbrite et coûte 12€ (+2 de frais) . Il vous faudra alors choisir une tranche horaire et déterminer un nombre de personnes. Départ toutes les 15 minutes à partir de 15h, maximum 10 adultes par départ. Chaque visiteur reçoit un plan, un baffle ainsi que les instructions pour la lecture des QR Codes (FR-NL). Une version papier est également disponible (FR/NL/EN). Pour les enfants, un carnet de petit explorateur est disponible gratuitement (FR).
A noter également qu’après 1 an de mise en “standby”, le domaine W annonce à nouveau pouvoir accueillir quelques nouveaux membres dans son club W. L’adhésion permet de recevoir un certain nombre de bouteilles par an, de pouvoir acheter en priorité ou de participer aux activités multiples et variées tout au long de l’année. Détails: ICI.
L’adresse : chemin des Vignes 2 (anciennement rue Quenestine) à 1480 Saintes, domaine-w.be
Balades au domaine de Glabais
Un programme de visites-dégustations est également prévu au domaine de Glabais ainsi que des matinées de formation au travail de la vigne.
Les dates n’étant pas encore définitives à l’heure où nous clôturons cette lettre d’infos, nous vous renvoyons à la page Facebook du domaine où seront publiés tous les détails utiles : ICI.
L’adresse : rue Wilquet Werner 16 à Glabais.
Jazz au vignoble de Villers-la-Vigne
Cette année encore, la Confrérie du Vignoble de l’Abbaye de Villers en Brabant présente sa traditionnelle soirée « Jazz au vignoble ». Elle se déroulera cette fois le samedi 3 septembre 2022 à partir de 18h. Comme de coutume, la soirée démarre par la visite du « Clos du bonheur » de la Confrérie (20 ares de Regent, Phoenix et Muscaris) où vous pourrez également découvrir un petit conservatoire des cépages.
L’apéro sera ensuite servi dans le Cloître de l’ancienne de l’abbé au milieu des ruines, et, fait exceptionnel, il s’agira du tout nouveau Vin Mousseux, extra brut rosé, de Villers. Enfin, l’orchestre de jazz, « Jazzy Strings », animera l’apéritif et la soirée dans le Moulin de l’abbaye avec un repas 3 services.
Le nombre de places étant strictement limité à 150 personnes, ne tardez donc pas à vous inscrire via le formulaire d’inscription accessible sur le site web de la Confrérie : Jazz-2022 – Villers-La-Vigne. PAF : 40 EUR tout compris.
L’adresse : rue de l’Abbaye 51 – 1495 Villers-la-Ville. Fermeture des portes à 18h45.
En province de Liège
21/7 : Garden party au vignoble des Trois Rois
Quatre hectares en 2021 et trois en 2022, le Vignoble des Trois Rois a démarré sur les chapeaux de roue à Oupeye et à Visé. Pour fêter cela (à moins que ce ne soit pour célébrer la Belgique), Marie Vanderheyden et Samuel Deuse vous invitent à leur première Garden Party au cœur du vignoble le jeudi 21 juillet à partir de 14h. Au programme : bar à cocktail, foodtruck et DJ. Attention de ne pas écraser les jeunes vignes…
A noter également que, pour financer la construction d’un chai, Marie et Samuel ont lancé voici quelques mois un un “crowdfunding en contrepartie” octroyant à celui qui investit dans le projet (à partir de 150€) des bouteilles sur les cinq prochaines années et la possibilité de participer à diverses activités. Avis aux amateurs.
L’adresse : Vignoble des Trois Rois, chemin de Launis, 4680 Hermée (parking dans le bas du vignoble). Entrée gratuite pour les membres et 7 euros pour ceux qui ne le sont pas.
Visites, dégustations et soirées à thème chez Vin de Liège
Offre multiple également pour la coopérative Vin de Liège :
Visite du vignoble, du chai et dégustation de 4 vins les 23/7, 6/8 et 17/9 de 11h à 13h30. Prix : 15€ par personne, max 30 p. Réservation indispensable par mail à info@vindeliege.be
Soirée à thème (mini verticale de 5 vins) les jeudi 14/7 et jeudi 11/8 de 20h à 22h30. Prix : 30€ par personne, max 30 p. Réservation indispensable par mail à info@vindeliege.be
A noter que le magasin sera ouvert de 14h à 18h chaque mercredi, vendredi et samedi sauf jours fériés, vente de quelques bouteilles de millésimes antérieurs.
Balade et pique-nique avec la coopérative Vin du Pays de Herve
La coopérative VDPH vous propose plusieurs dates pour une balade de 5 km avec pique-nique dans ses vignes. La balade est gratuite, mais le pique-nique est payant… 18 euros pour les adultes et 10 pour les enfants.
Dates : les dimanches 10 et 24 juillet, 7 et 21 août. Inscription obligatoire et paiement préalable via la rubrique « Boutique » du site de la coopérative : ICI
En province de Namur
Visite, promenade et dégustation au Château de Bioul
Durant cet été, le château de Bioul vous propose diverses activités du jeudi au dimanche, de 11h à 18h.
Tout d’abord, le déjà classique parcours-découverte “Made in Bioul” à la découverte de l’histoire du château, de celle du groupe GB-Inno-BM et bien sûr sur celle des vins du château et les méthodes culturales utilisées. Panneaux explicatifs, objets, odeurs, films, les sujets d’intérêt ne manquent pas. Une belle réussite qui a fait ses preuves.
A la sortie de cette visite, ou à tout autre moment, vous pourrez également découvrir le magnifique parc du château dessiné par l’architecte-paysagiste François Goffinet de renommée internationale ou vous restaurer (tartes salées et desserts) tout en dégustant les vins de Bioul. Egalement du jeudi au dimanche, sans réservation.
Dernière minute: « Bioul National : Drive-Vigne »
A l’occasion de la Fête nationale, Vanessa et Andy Wyckmans-Vaxelaire propose un « drive-vigne » dans les jardins du Château ces 21 et 22 juillet avec la présentation de la trilogie Kinshasa de Marc-Henri Wajnberg.
L’événement sera mis en musique, si on peut dire, par Eric Vauthier, à qui l’on doit, entre autres, de beaux événements comme les premiers « drive-in » cinéma au Cinquantenaire ou les Samedis du Cinéma, sans oublier sa fameuse Rétine de Plateau ou son bar à bulles au centre de Bruxelles.
« Bioul National : Drive-Vigne » tourne autour de thématiques actuelles et de personnalités belges remarquables, le tout aux accents festifs de bal national et avec les vins de Bioul, bien sûr et une petite restauration! La soirée du 21 juillet sera ambiancée par le DJ André Veka qui rythmera la nuit au son de la rumba congolaise…
Tickets en vente au prix de 25€/jour ou de 45€ pour les deux jours: ICI.
L’adresse: Château de Bioul, place Vaxelaire à Bioul, chateaudebioul.be
Dans le Hainaut
Chant d’Eole : le restaurant dans les vignes
Devenu désormais le plus grand vignoble de Belgique grâce à la plantation très récente de dix hectares, le domaine du Chant d’Eole renouvelle en 2022 son restaurant sur pilotis au milieu des vignes.
Du 15 juin au 19 septembre, celu-ci sera accessible à tous, sur réservation (très courue) et proposera en collaboration avec la Ferme du Coq une nouvelle carte “Bistronomie”. Comme l’année dernière, l’accent est mis sur les produits locaux et belges. Détails: ICI.
Si vous êtes une grande famille, si vous formez un groupe de 10 à 50 personnes ou si vous souhaitez organiser un événement d’entreprise, le Restaurant ouvrira également ses portes entre le 15 mai et 14 juin et entre le 19 septembre et 16 octobre 2022 avec deux menus à 45 et 50€.
Enfin, si vous souhaitez tout simplement déguster les produits du Domaine, ou choisir dans une sélection de bières et de spiritueux “Made in Belgium”, une seconde terrasse a été aménagée et permet de faire une pause salée ou sucrée (sur réservation) en collaboration avec les “Tartes Françoise” et les glaces “Prétexte”.
L’adresse : Domaine du Chant d’Eole, Grand’Route 58 à 7040 Quévy-le-Grand
Ruffus en Terrasse
Du 14 juillet au 21 août, du jeudi au samedi de 18h à 1h du matin, Ruffus vous ouvre son bar et sa terrasse lounge avec vue sur les vignes (avec des toiles en cas de pluie). After-works & foodtrucks. Entrée gratuite mais places limitées.
Durant la même période, mais uniquement le dimanche de 11h à 20h, Ruffus propose ses “Dimanches gourmands” avec une double formule : soit avec des chefs de renom sur réservation – Domaine d’Arondeau, Le Grand Pré et Le Bouchon des Agaises–, soit sans réservation avec le foodtruck « La passion du goût ».
L’adresse : Vignoble des Agaises, chemin d’Harmignies 1 à 7120 Haulchin
Et aussi…
Du 29/7 au 1/8 : la Foire de Libramont
Le grand rendez-vous du monde rural revient après 2 ans d’absence et se tiendra du vendredi 29 juillet au lundi 1er août 2022. Avec près de 200.000 visiteurs et 700 exposants, c’est la plus grande foire en plein air d’Europe.
A la fois vitrine, lieu d’inspiration et d’échanges de pratiques, de débats et de sensibilisation, la Foire a choisi cette année de se placer sous la thématique générale ‘Ici commence un monde durable’.
Son programme contribuera donc à mettre en lumière une agriculture avant tout locale, nourricière, circulaire, autonome, et la moins dépendante aux énergies fossiles ou aux grands enjeux géostratégiques.
Notre Association sera présente durant les quatre jours et fera découvrir, en collaboration avec le magasin D’ici, un éventail des produits de nos membres. Certains seront présents, comme notamment Simon Delforge du domaine Tour de Tilice.
Réunie en assemblée générale au Château de Ronchinne en mai dernier sous la présidence de l’AVW, la Confédération européenne des vignerons indépendants a accueilli Valérie De Bue, ministre wallonne de la Fonction publique, du Tourisme, du Patrimoine et de la Sécurité routière.
A l’ordre du jour des travaux, de nombreux sujets qui intéressent l’AVW au premier plan, comme la demande d’un guichet unique européen pour les droits d’accises, le rapport BECA (qui aborde notamment le plan de lutte contre le cancer proposé par la Commission européenne en février 2021), ou l’étiquetage nutritionnel.
Madame Valérie de Bue, ministre du Tourisme de Wallonie s’est jointe à l’assemblée et a souligné le fait que le développement du vignoble belge représentait une belle opportunité pour le tourisme de la région, dans laquelle des projets d’œnotourisme sont en réflexion.
“Les caractéristiques des Vignerons indépendants, nous a-t-elle confié, on constate qu’il est clairement lié à l’offre touristique, à cette volonté que l’on a en Wallonie de promouvoir tout cet éco-système qui fait la fierté de notre territoire. C’est un secteur qui a des marges de progression énormes.”
Pour le valoriser, la Ministre a évoqué les pistes de réflexion nées lors des études stratégiques réalisées l’an dernier, notamment la création de parcours, de routes du vin autour de thématiques, comme par exemple “vins et châteaux”, mais aussi en créant des ponts avec les vignerons du nord du pays, mais aussi, pourquoi pas?, du Luxembourg.
“Notre tourisme est un tourisme de proximité, a-t-elle souligné, les pays limitrophes sont majoritairement nos clients, Pays-Bas, Allemagne, Luxembourg, France et, bien sûr, Belgique nous pouvons développer des produits qui dépassent nos frontières.
Deux axes ont été retenus pour la Wallonie dans nos études stratégiques, l’axe Nature – on est en plein dedans – et un axe autour du Patrimoine, le Folklore, le Savoir-faire. Nous allons vers un tourisme durable, de proximité, les gens veulent vivre comme les habitants, vivre des choses essentielles, participer à la vie locale, c’est même une tendance européenne.
Nous avons beaucoup de recommandations dans les études menées l’an dernier pour mieux articuler l’offre touristique, la professionnaliser. Il y a des enjeux au point de vue digital, mais aussi au niveau des compétences linguistiques. Nous devons également améliorer la promotion en développant des thèmes transversaux plutôt qu’en travaillant zone par zone. Il faut décloisonner, dépasser son territoire et affiner la marque “Visit Wallonia”. Le tourisme commence par un bon accueil dans les commerces, les restaurants. On doit être fier et mieux se vendre, car les atouts, nous les avons.”