LA VIE EST NULLE… SANS BULLES BELGES !

Texte de Marc Vanel pour L’Essentielle Vino du vendredi 16 novembre 2016, en supplément de la DH et de la LB;

Le succès des deux plus grands vignobles
belges, Wijnkasteel Genoels-Elderen
en Flandre et le vignoble des Agaises
en Wallonie, n’y est évidemment pas
pour rien. Les vins effervescents de
ces deux domaines ont véritablement boosté
la production de bulles en Belgique, suscitant
les vocations dans les deux régions. Plus de
630.000 bouteilles de vin mousseux ont été
produites l’an dernier et ce n’est pas près de
s’arrêter.

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En Flandre…
Le premier vin mousseux belge a été présenté
en 1998 par Paul Vleminckx, ancien fabricant
de moutarde, à Oud-Heverlee, à deux pas de
Louvain, au domaine Chardonnay Meerdael.
Aujourd’hui, l’homme produit 60.000 bouteilles
d’effervescents blancs (Chardonnay) et rosés
(Pinot noir et meunier).
Il a rapidement été rejoint par le Wijnkasteel
Genoels-Elderen, situé à Riemst, au
nord de Liège. Les premières plantations
de Chardonnay et de Pinot noir datent là
de 1991 mais les vins des débuts sont
tranquilles. L’oenologue et fille du propriétaire
Joyce Kékkö-van Rennes s’est formée
à l’Université du vin de Suze-la-Rousse en
Bourgogne. Mais, explique-t-elle, “la situation
septentrionale du vignoble ne permet pas
d’atteindre chaque année la maturité naturelle
optimale de 12 % vol., alors que produire des
vins mousseux ne demandant que 10,5 % vol.
est tout à fait possible, cela a rapidement été
une alternative parfaite qui nous permettaient
de garantir une qualité constante.”
Actuellement, Genoels-Elderen produit
100.000 litres de vin dont la moitié est
transformée en bulles : 44000 Zwarte Parel
(Blanc de blancs, min. 18 mois sur lattes),
12000 Zilveren Parel (Blanc de blancs, coeur
de cuvée, un an d’élevage en barrique sur lies
avec bâtonnage et minimum 36 mois sur lattes)
et 9 000 bouteilles de Rose Parel (Chardonnay
et Pinot Noir, rosé, min. 18 mois sur lattes).
En quelques années, la
production d’effervescents
a triplé en Belgique et
près de deux bouteilles
de vin belge sur trois
pétillent ! Retour sur un
véritable phénomène.

“Par contre, continue-t-elle, en 2016, nous ne
produirons pas de mousseux, car la maturité
est telle que nous avons atteint 13 % vol. sans
chaptaliser ! C’est la nature qui nous guide,
c’est elle qui décide de ce que nous produirons
à l’avenir selon l’équilibre acidité-sucre obtenu.”
Ces vins sont fort appréciés dans l’horeca et
se situent dans une gamme de prix entre 16 et
23 euros.
Non loin, à Vliermaal (Kortessem), Wilfried
Schorpion est, avec seulement deux hectares,
un véritable artisan de l’effervescent. “Nous ne
faisons que des vins mousseux car notre climat
est idéal pour cela. Nous ne sommes qu’à
200 km à vol d’oiseau de la Champagne, les
conditions climatiques sont assez semblables.
Pour faire un vin blanc ou rouge, commente-t-il,
il faut vendanger avec la plus grande maturité
possible tandis que pour les mousseux, un
taux d’alcool naturel de 10 % vol est suffisant.
Avec une teneur en alcool plus élevée, il est
difficile d’obtenir le démarrage de la seconde
fermentation en bouteille. En outre, l’acidité du
raisin doit être suffisamment haute pour donner
au vin sa fraîcheur. Et cela, nous pouvons
l’atteindre pratiquement chaque année. Nous
vendangeons simplement plus tôt ou plus tard en
fonction des conditions météorologiques, mais
avec la maturité optimale. La contrainte climatique
devient ici un atout. C’est aussi la raison pour
laquelle on fait du champagne en Champagne…”.
Les trois cuvées de Wilfried Schorpion, Brut
noir, Brut Nature et Brut d’or, sont élaborées
avec des cépages nobles, Chardonnay et Pinot
noir pour les deux premiers, complétés par de
l’Auxerrois pour le dernier. Mais le véritable joyau
du domaine Schorpion est le Brut Fibonacci,
élaboré en intégrant au vin de l’année des jus
des millésimes entre 1999 et 2008. L’opération
lui confère une finesse incroyable mais entraîne
également un prix de vente tournant autour des
40 euros contre 20 pour les autres.
Un excellent complément
Plusieurs autres vignerons flamands produisent
quelques centaines ou milliers de bouteilles de
vins mousseux lorsque la récolte des cépages
blancs n’est pas aussi bonne qu’espérée ou si
l’acidité de leurs raisins est trop élevée.
Chez Aldeneyck, dix hectares non loin
de Maaseik, Karel Henckens élabore
10.000 mousseux sur les 75.000 de sa
production, et escompte passer rapidement
à 25.000 bouteilles. Son Pinot Brut (Pinots
blanc, gris et noir – 12 mois sur lattes) va être
complété par le Chardonnay Heerenlaak
Brut (100 % Chardonnay, 24 mois sur lattes)
actuellement en élevage et qui sera officiellement
présenté le 10 septembre 2017 ! Le remuage
des bouteilles est effectué en Alsace.
Dans son vignoble de Pietershof dans les
Fourons, Piet Akkermans marie de façon
très originale Riesling et Pinot gris pour créer
le Crémant de Crindael. L’élaboration du vin
est en réalité confiée à un producteur de vins
effervescents allemand (“Sekterei”) ; 1300 à
2000 bouteilles sont ainsi commercialisées
chaque année.
Dans le Heuvelland, non loin de la frontière
française, Martin Bacquaert produit dans
son domaine Entre-deux-Monts les cuvées
Wiscoutre en blanc et en rosé à un rapport
qualité/prix très intéressant. A découvrir !
Là aussi, le succès est au rendez-vous. Et même
s’il n’a fait que 25.000 bouteilles en 2015, Martin
espère en obtenir 70.000 en 2020 !
A deux pas, Edward et Katrien Six produisent
à Dranouter au domaine Wijngoed Monteberg
de très bons vins blancs et rouges, mais aussi
des effervescents depuis quelques années :
Kerner Brut et Brut Rosé (10.000 litres en
2015).
Terminons ce tour des Flandres en citant la
cuvée Joseph de Hagelander, le domaine
de l’ancien ministre Rik Daems ou les vins
Optimbulles à Stevoort. Après avoir baptisé
son domaine du nom de Champinnot, les trois
amis associés dans ce projet ont été obligés
par le Comité Champagne de changer de nom,
l’appellation Champagne et ses dérivés étant
protégée par une loi en France.
Et en Wallonie
Au sud du pays, le marché est tiré vers le
haut par le domaine des Agaises qui est le
plus grand producteur de vin effervescent en
Belgique avec quatre cuvées, toutes en méthode
traditionnelle : Ruffus blanc de blancs Brut
(100% Chardonnay, 120.000 bouteilles en
2015), Ruffus Brut sauvage (100 % Chardonnay,
non dosé, 30.000 bt), Ruffus Rosé brut (25 %
Pinot noir, 25 % Pinot meunier, 50 % Chardonnay,
20.000 bt) et lors d’un grand millésime, Ruffus
millésimé Franco Dragone (3.000 bt).
“Nous avons choisi les bulles avant même
de planter, se rappelle Raymond Leroy, car le
terroir était parfait pour cela. Nous sommes sur
le lieu-dit ‘Les Terres blanches’, sur une craie
affleurante, avec la dalle calcaire à moins de
30 cm du sol comme sur la Côte des Blancs, et
grâce à l’expérience du producteur champenois
Thierry Gobillard, nous savions que c’est dans
cette élaboration qu’on tirerait le meilleur
du terroir.”
De 2 hectares en 2002, le vignoble en compte
aujourd’hui 21, dont 18 en production. Et la
totalité de la production est déjà achetée avant
de sortir des chais…
“Nous avons aujourd’hui une demande pour
300.000 bouteilles, mais nous ne pouvons
produire actuellement que la moitié, déplore
Raymond Leroy. Nous avons des vignes qui ne
produisent pas encore et d’autres qui doivent
encore être plantées, nous devrions donc
augmenter notre production de 30 à 40 % dans
les prochaines années, toujours avec cette
Le domaine Entre-deux-Monts à Heuvelland
Le domaine Schorpion à Vliermaal
BELGIQUE
BELGIQUE
méthode, même si avec un millésime comme
2016, on pourrait envisager de faire un grand
blanc à la bourguignonne…”
A deux pas de là, à Quévy-le-Grand, sur le
même type de sols s’est installé en 2009 le
domaine du Chant d’Eole, une association
originale avec un Champenois d’origine belge,
Filip Remue, et un important fermier local,
Louis Ewbank de Wespin. Neuf hectares de
Chardonnay, de Pinot noir et de Pinot blanc
ont été plantés en avril 2011, deux hectares
vont l’être l’an prochain. En 2015, la vendange
a permis d’élaborer 100.000 bouteilles de
Blanc de Blancs qui sortiront fin 2017 ainsi que
15.000 bouteilles de Rosé.
Le domaine dispose d’un très beau chai
avec une salle de dégustation panoramique
disponible pour les événements. Avis aux
amateurs.
Conscients du potentiel des effervescents,
d’autres producteurs se sont lancés dans
l’aventure. Non loin de Namur, Philippe
Grafé est l’un des artisans du renouveau
de la viticulture wallonne. Inspiré par un
« sparkling wine » anglais, il lance en 2003 au
domaine du Chenoy une production de vins
qui va véritablement en inspirer quelquesuns.
Parmi ses six ou sept vins, la Perle de
Wallonie est issue des cépages Johanniter,
Helios et Bronner. Aujourd’hui, il produit
15.000 mousseux blancs et 5000 rosés.
Mondialement reconnue pour son art de vivre, la France doit, entre
autres, sa réputation à sa gastronomie et à ses nombreux vignobles.
Chaque région de France propose en effet différents types de vins.
Pour les adeptes de bons crus, rendez-vous à Bordeaux pour visiter
les vignes de Saint-Emilion, prendre des cours d’oenologie ou
encore s’accorder une visite culturelle à la Cité du vin qui a ouvert
ses portes le 31 mai dernier.
Pour ceux qui préfèrent les bulles, direction l’est de la France pour
découvrir le Crémant d’Alsace, un vin mousseux d’appellation
d’origine contrôlée produit dans tout le vignoble de la région.
Il est principalement issu du cépage Pinot blanc, du Pinot gris,
du Pinot noir, du Riesling, de l’Auxerrois ou du Chardonnay et sa
méthode d’élaboration est identique à celle
du Champagne.
Pour pouvoir profiter de chaque dégustation, le train est le moyen
de transport le plus rapide, le plus confortable, le moins cher et le
plus sûr pour partir à la découverte des vins de France au départ de
Bruxelles.
Pour réserver votre prochain séjour vers la France, rendez-vous sur
Voyages-sncf.com, le site propose des prix à partir de
49 euros pour Strasbourg (3h30), Mâcon (3h38) et Bordeaux
(en à peine plus de 5h). Véritable guide de voyages, la plateforme
propose l’ensemble des trajets en Thalys entre la Belgique,
l’Allemagne, les Pays-Bas et la France, en Eurostar vers Londres,
Lille et Paris et les lignes directes en TGV reliant Bruxelles à
26 grandes villes françaises.
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Domaine du Chant d’Eole à Quévy-le-Grand
Vendanges aux Agaises
ESSENTIELLE NOVEMBRE 16 32
BELGIQUE
“Nous avons choisi, explique-t-il, de produire
des bulles car nous voulions augmenter
notre gamme et ainsi de toucher un public
plus large et d’autres circonstances (fêtes,
anniversaires, mariages…). Etant donné que
les ventes augmentent chaque année, je pense
que nous allons essayer de produire entre
25.000 et 30.000 bouteilles de mousseux par
an, ce qui sera le maximum pour nous.”
Juste à côté du Chenoy, Jean-François Baele
est quant à lui le plus jeune vigneron de Wallonie.
Pour lui, faire des bulles, “c’est ce qu’il y a de plus
réaliste sous notre climat”. Plusieurs effervescents
figurent à sa carte : blancs et rosés, mais aussi
un demi-sec très original, et il a bien l’intention de
tripler sa production dans les six ans !
A Liège, la coopérative Vin de Liège se
déploie depuis 2011 et a d’emblée cherché à
développer une gamme complète de vins : blancs,
rouges, rosés et donc effervescents. Près de
10.000 bouteilles de bulles ont été produites en
2015 et cela ne va pas s’arrêter. “La demande
est actuellement très forte, se réjouit Alec Bol,
administrateur-délégué, et nous sommes en
rupture de stock 10 mois par an ! La production ne
peut donc aller qu’en augmentant…”
Parmi les autres expériences de bulles
wallonnes, relevons les Bulles pour Elle et
Bulles pour lui du domaine de Mellemont
à Thorembais-les-Béguines de très bon niveau
(10.300 bt/an) ainsi que les effervescents du
domaine de Bioul (env. 18000 bt/an), le Brut
de Bioul (un blanc de blancs) et le Brut des
Houillères, un élégant rosé à base de Pinotin.
Les outsiders
A Huy, les trois repreneurs du Clos Bois Marie
ont créé un nouveau vignoble à deux pas de
celui-là avec des cépages interspécifiques et
ont commencé par faire des bulles. “Mais vu le
résultat commercial, déclare Alain Dirick, nous
comptons continuer et avons planté entretemps
du Gamaret et du Divico pour faire une bulle
rosée à partir de 2017. Nous espérons atteindre
1500 bouteilles de bulles d’ici deux ou
trois ans.”
A Torgny, ensuite, le domaine le plus au sud
du pays, le Poirier du Loup, le seul vignoble
communal de Belgique, produit trois Pétillants
de Torgny : “Notre ambition, déclare Daniel
Dries, président de l’asbl, est d’atteindre les
10 000 bouteilles, blanc de blanc, rosé, en
variante extra-brut, brut et demi-sec, voire faire
du pétillant rouge (nous en en avons déjà fait au
moment des fêtes)”.
Enfin, pour clôturer ce tour de Belgique, revenons
à Yvoir où le Château Bon Baron à la gamme
riche de 15 références déjà, vient de sortir cette
année deux mousseux qui remportent déjà un
beau succès : ‘La Baronne’ (5000 bt – 50/50 Pinot
noir et Chardonnay) et ‘Formidable’ (5000 bt –
Pinot gris, Pinot blanc et Auxerrois). “Je voulais
compléter ma gamme mais cette production va
rester modeste, explique Jeanette Van der Steen,
je ne ferai que maximum 10.000 bouteilles de
chaque cuvée, comme mes autres vins. Je suis
une des seules à faire toute la gamme des vins en
Wallonie, et même en Belgique.”
Ces vins sont disponibles à la propriété,
chez quelques rares cavistes (Mig’s
World Wine, D’Ici, Belartisan) ou en ligne
notamment chez Belgian Wines,
Oeno-Belgium et Popsss.com.
Bonnes fêtes à vous !
Jean-François Baele au domaine du Ry d’Argent
Marcel Mestrez, Frédéric Lepage
et Alain Dirick au Clos Bois Marie (Huy)
Jeanette Van der Steen du Château Bon Baron
Fabrice Collignon, Romain Bévillard
et Alec Bol au vignoble Vin de Liège

spécial 16 pages VINS WALLONS dans VERS L’AVENIR du 6 octobre 2016

Le vin wallon est en plein essor depuis une dizaine d’années. Faute de quantité, la qualité de notre vin commence à être remarquée des amateurs et des spécialistes. Pourquoi ce succès ? Par qui est-il possible ? Des vignerons témoignent de leur passion dans notre dossier, où il est question aussi de l’histoire de nos vignobles et des cépages plantés sur nos coteaux.

par Corinne MARLIÈRE & Alan MARCHAL – L’Avenir

 

 

Tout s’explique RTL TVI 6 octobre au vignoble de VIN DE LIEGE

http://www.myrtl.be/rtltvi/replay/06-10-2016-vins-compagnie

TOUT S’EXPLIQUE……

Vins & compagnie

A la pleine saison des vendanges, Thomas Van Hamme s’est rendu en Province de Liège, sur les terres viticoles d’Alec Bol. Au programme : débardage, bâtonnage, assemblage et… dégustation ! Sur 8 millions d’hectares de vignobles dans le monde, 6 millions sont traités aux désherbants chimiques !….

22 SEPTEMBRE 2016 WWW.TRENDS.BE: Radioscopie des Vignobles de Wallonie

trends-tendances-22-septembre-2016

par Xavier Béghin

«Ah bon, on fait du vin en
Wallonie?» Cette réflexion
étonnée d’un acteur français,
grand amateur de vins,
n’est en soi pas étonnante.
Mais oui, la Belgique produit
du vin, et même du bon.
C’est Charlemagne qui a apporté la vigne
dans nos contrées. Elle va connaître
ensuite une expansion incroyable
jusqu’au 17e siècle, avec 50 vignerons
à Huy ou 19 pressoirs à Louvain. Puis,
l’évolution des conditions climatiques
va réduire la production de vin quasi à
néant. Sans oublier la concurrence féroce
de la bière. Le vrai renouveau viendra
de trois passionnés dans les années 1950:
Charles Henri à Seraing, Jan Bellefroid
à Borgloon et Charles Legot à Huy. Tous
trois ont planté de petits vignobles (20
à 25 ares) mais sont restés bien seuls pendant
des années. Puis en 1993, Pierre
Rion, cofondateur de la société Iris et
aujourd’hui business angel et président
du Conseil numérique wallon, va, avec
ses deux associés Etienne Rigo et
François Vercheval, planter successivement
quatre hectares au domaine de
Mellemont en Brabant wallon.
«Dire que j’ai créé le premier vignoble
wallon comme je le lis parfois est
donc un peu excessif, raconte Pierre Rion,
désormais président de l’Association des
Vignerons de Wallonie. Nous avons été
les premiers à donner une dimension
à la vigne wallonne. Et il faut admettre
que nous avons souvent été pris pour des
illuminés. Puis, au début des années 2000
est arrivé Philippe Grafé au domaine
du Chenoy avec ses cépages interspécifiques
(des cépages obtenus par croisement
de variétés différentes, appartenant
ou non à l’espèce ‘vitis vinifera’ et plus
résistants aux maladies de la vigne, Ndlr).
Un domaine de 10-12 hectares qui se voulait
professionnel. D’autres ont suivi
son exemple comme Jean-François Baele
au Ry d’Argent ou la famille Leroy qui,
avec son Domaine des Agaises, a ouvert
la voie des mousseux via, là aussi,
un grand vignoble professionnel. Je suis
un entrepreneur qui aime ouvrir des voies
plus qu’un capitaine d’industrie. A Mellemont,
nous avons ouvert la voie. D’une
centaine de bouteilles dans les années
1990 à un million aujourd’hui sur toute
la Wallonie, c’est beau non?»
Une centaine d’hectares
Mais que représente réellement le vignoble
wallon? En fait, il est comparable à un
gros château bordelais! En effet, suivant
les chiffres des uns et des autres, la superficie
des vignes avoisine aujourd’hui
115 hectares avec 65 sous appellation (lire
l’encadré «Pas de Vin de Wallonie»). Mais
de nombreux projets sont en train de voir
le jour et le nombre d’hectares devrait
rapidement augmenter. Le poids économique
de cette activité est, évidemment,
encore faible. Un million de bouteilles
avec un prix moyen de 10 euros n’engendre
pas de chiffres d’affaires très importants.
Mais la vigne wallonne crée de l’emploi
direct pour une bonne trentaine
de personnes et fait vivre des fournisseurs
(fabricants de bouteilles, d’étiquettes,
de bouchons, etc. ). Il y a évidemment de
la place pour faire plus, beaucoup plus.
«Je cite toujours l’exemple du Luxembourg,
poursuit Pierre Rion. Ils sont
500.000, n’exportent pas et produisent
13 millions de bouteilles. Extrapolé à son
territoire et sa population, la Wallonie
devrait donc produire 100 millions de
bouteilles. Ce n’est pas du tout irréaliste.»
La locomotive
Même s’il produit les trois couleurs (vins
rouge, rosé et blanc), le vignoble wallon
semble taillé pour le mousseux, vu son
terroir et le climat qui y règne. Il représente
déjà 60% et ce chiffre ne devrait
que croître. C’est un véritable marché de
niche. Lors de la présentation de sa Foire
aux vins début septembre, Delhaize a livré
les chiffres du marché du vin en Belgique
(étude Nielsen) pour le premier semestre
2016 (comparaison avec la même
période en 2015). Les effervescents belges
analyse agriculture

En une petite dizaine d’années, le vin wallon a conquis de véritables lettres de noblesse.
Singulièrement dans le domaine des vins effervescents où le fameux Ruffus est réputé
au-delà de nos frontières. Dans son sillage, le vignoble wallon se professionnalise.
Un secteur de taille modeste, qualitatif, mais encore loin de la rentabilité.
Avant de se lancer,
il faut bien comprendre
que reconvertir une terre
agricole en vignoble
n’est pas une opération
rentable immédiatement.
fou de champagne. Alors, oui, nous nous
sommes imposés. Les premiers à en vivre
de façon professionnelle. Les premiers à
confectionner un produit belge de très
haut niveau. Une locomotive, sans doute,
puisque nous en inspirons d’autres et que
le Ruffus reçoit de nombreux prix internationaux.

Pas loin de là en effet, sur la même faille
calcaire, s’est installé le Chant d’Eole, fruit
de l’association entre une famille d’exploitants
agricoles de la région de Mons
et d’un vigneron champenois d’origine….

…La réussite des vins wallons
tient beaucoup au rôle de locomotive joué
depuis 10 ans par le Domaine des Agaises
(près de Binche) et son fameux mousseux
appelé Ruffus. Aujourd’hui,
le domaine de la famille Leroy compte
23 hectares (18 seulement en production)
sur une faille calcaire, soit le même terroir
qu’en Champagne. Très réussi et donc
très prisé, ce mousseux se fait hélas trop
rare chez les cavistes belges, malgré les
180.000 bouteilles produites en 2015.
«Cette pénurie n’est pas du tout voulue,
explique Arnaud Leroy. Nous sommes
limités par notre raisin. A terme, nous
devrions atteindre 250.000 bouteilles,
mais je suis sûr que cela ne suffirait pas.
Nous sommes une société familiale sans
investisseur extérieur et nous sommes
limités par nos ressources. Quand nous
sommes arrivés sur le marché, il n’y avait
quasi aucune bulle belge.
Assez curieusement, l’appellation
Vin de Wallonie n’existe pas.
Il est donc rigoureusement interdit
de l’utiliser sur une étiquette. A sa place,
le législateur reconnaît trois AOC
(appellation d’origine contrôlée)
et une dénomination avec indication
géographique protégée (IGP):
* AOC Côtes de Sambre et Meuse:
c’est la plus sévère des quatre appellations.
La zone de production correspond
au bassin hydrographique de la Meuse.
34 cépages sont autorisés. Tous doivent
appartenir à l’espèce Vitis vinifera.

…L’oenotourisme est une stratégie
idéale pour faire connaître les vins
belges. On le voit, il n’en est qu’à ses
débuts. Vous pouvez consulter les
sites des différents vignerons pour
vous tenir au courant de leurs activités www.vigneronsdewallonie.be
Sinon, le site www.winesinbelgium.be
propose des escapades sur mesure
pour de petits groupes. Histoire de
partir à la découverte d’une nouvelle
facette du terroir wallon. Une facette
dont il faut être fier.
…….

 

 
PG

Les vignerons de Wallonie à Libramont

http://mobile.lesoir.be/1275246/article/actualite/regions/namur-luxembourg/2016-07-25/vins-wallons-bombent-torse

Les vins wallons bombent le torse!

Le soirNAMUR – LUXEMBOURG DIMANCHE 24 JUILLET 2016, 17H20

Ils étaient présents mais timidement jusqu’ici, si ce ne sont les vins de Torgny, dans le chapiteau de la province de Luxembourg.

Cette année, les vins de Wallonie étaient très en vue dans WallExpo, en partenariat avec la boutique « d’ici » de Frank Mestdagh qui les promotionne à l’envi, mais aussi dans le très couru espace gourmand de l’Ardenne Joyeuse. Certains pensent encore que le vin belge n’a ni goût ni avenir. Ils se trompent ! Il y a vraiment de la variété et de la qualité. Seul souci, le prix est comparativement plus élevé que les vins des grands pays producteurs, c’est clair. Mais nos vignerons ne peuvent faire autrement. Le consommateur doit le savoir et être prêt à mettre quelques euros supplémentaires pour promouvoir du vin de chez nous.

«  Après quelques débuts épars dans les années 80-90 et un vif regain depuis une dizaine d’années, la viticulture est en pleine expansion en Belgique, note Pierre Rion, président de l’association des Vignerons de Wallonie. Les vignerons deviennent de véritables acteurs économiques, soutenus par la passion et encouragés par l’évolution climatique. Dans ce paysage noble, la Wallonie est un pilier majeur. Les vignerons y ont en 2015 doublé leur production et les prochains millésimes verront assurément se maintenir le cap du million de bouteilles. »

L’association est née il y a 4 ans et a organisé 2-3 salons des vins aux lacs de l’Eau d’Heure. Libramont était un autre tremplin après une participation au salon des terroirs « C’est bon, c’est wallon », au Wex marchois, il y a quelques semaines.

Brigitte Tack, coordinatrice du stand à Libramont, est une professionnelle de la communication. Mais elle a été beaucoup plus loin en suivant des cours d’oenologie, une autre passion, a vendangé en Corse, Italie, France. Puis elle a intégré le vignoble de Villers-la-Ville et a proposé au président Rion de mieux mettre en avant la fédération des vins wallons. Le duo a concocté un dossier de demande de subsides auprès du ministre René Collin qui n’a pas du tout été insensible aux charmes du secteur et à son potentiel économique.

Aujourd’hui, il y entre 90 et 100 vignerons en Wallonie, mais une trentaine d’entre eux figure dans le dépliant de l’association, ceux qui produisent plus de 1.000 bouteilles par an. Une douzaine de personnes en vivent à l’année. L’axe principal de production se situe dans le sillon Sambre-et-Meuse, de Liège à Thuin, avec deux excroissances en Gaume et dans le Brabant wallon. On en trouve aussi à Comines, Flobecq, à Jemeppe-sur-Sambre, Bioul, Lustin, Emines, Huy, Coutisse, Flémalle, Warsage, La Hulpe, Bousval, etc.

De son côté, Brigitte Tack a voulu impulser une autre dynamique, à titre personnel, en créant un concept d’oeno-tourisme wallon, «  durant une demi-journée ou une journée, pour 9 à 99 personnes…, dit-elle. J’offre du cousu main, à la demande des clients, de leurs aspirations, de leurs âges. Ils peuvent visiter, travailler dans la vigne, rencontrer des vignerons ou simplement déguster. Sans pub, cela commence à bien fonctionner. Il y a un réel potentiel de découvertes de tous types. Ils ont l’occasion de voir que nos vignerons font un travail de qualité, pas bio, mais dans un cadre raisonné. »

Infos : http://www.winesinbelgium.be pour l’œno-tourisme 

Rédaction en ligne

Le Ministre de l’Agriculture Monsieur René Collin entend promouvoir les Vignerons de Wallonie

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Brigitte Tack

Ce mardi 29 juin 2016, le Ministre de l’Agriculture, Monsieur René Collin s’est rendu au vignoble du domaine de Mellemont pour y signer une convention d’aide sur deux ans à l’Association des Vignerons de Wallonie. Le voici en compagnie de Madame Vanessa Vaxelaire et Monsieur Pierre Rion, respectivement Vice-Présidente, et Président de l’Association des Vignerons de Wallonie et co-propriétaire du Domaine de Mellemont.

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Voir les articles parus les 30 juin  et 6 juillet dans Vers l’Avenir: Wallonie gourmande_Avenir 30062016 (1) et Guy Durieux et son vignoble

Regarder le sujet de Canalzoom du 7 juillet 2016 http://www.canalzoom.com/bonnes-nouvelles-pour-le-secteur-viticole/

 

Le domaine du Chenoy et d’autres vins belges à l’honneur à la toute nouvelle « Cité du vin » de Bordeaux, le 18 juin 2016 à l’occasion du match Belgique/Irlande de l’Euro League 2016

 

Cité du Vin

Suite à la dégustation des vins de Belgique et d’Irlande organisée à La Cité du Vin le 18 juin dernier, la presse belge a relayé l’événement…20160618_135405

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http://www.rtbf.be/sprt/football/euro/detail_quand-belgique-irlande-s-est-joue-en-cave?id=9339653